Pappochelys rosinae serait la pièce qui manquait à l'arbre généalogique des tortues, explique la revue Nature. Le fossile de celle qui est surnommée«tortue grand-père» (Pappochelys vient du grec «pappos», qui signifie grand-père) éclaire d’un autre jour la généalogie des tortues: ces reptiles seraient bien plus proches des lézards et des serpents qu’on ne le croyait.
Découverte en 2006 lors d'une excavation du lac Vellberg, un lac asséché dans le sud-est de l'Allemagne, par deux scientifiques allemand et américain, Pappochelys rosinae se distingue non seulement par l'absence de sa carapace, mais aussi par des côtes amples en forme de T ainsi qu’une queue ressemblant un fouet.
Entre Eunotosaurus et Odontochelys
Les scientifiques estiment qu'elle est le lien manquant entre Eunotosaurus, reptile découvert en Afrique du Sud qui a vécu il y a 260 millions d'années, et l'Odontochelys, qui date du milieu de la période triassique, il y a 240 millions d'années, et avait une demi-carapace. L'Odontochelys avait été déclarée comme la plus ancienne tortue aquatique lorsqu’elle avait été découverte en 2008 en Chine.
La carapace serait le prolongement des vertèbres dorsales et des côtes des reptiles aquatiques. Elle a l’avantage de conférer une protection des organes vitaux, le dos et le ventre n’étant plus exposés aux prédateurs. Sans compter qu’elle permet aussi une certaine flottabilité.
Le premier fossile d'une tortue avec une carapace complètement formée date de 210 millions d'années: cette tortue d’eau douce, qui est éteinte, avait pour nom Proganochelys.