Monde / Culture

Une installation d'art contemporain prend une amende sur un parking

Temps de lecture : 2 min

©ZKM
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A l'occasion du tricentenaire de la ville de Karlsruhe, en Allemagne, l'artiste contemporain Erwin Wurm, a créé une installation, intitulée «Truck». Construite à partir du châssis d'un utilitaire Mercedes, et de l'arrière d'un camion, elle a été positionnée de façon à être presque verticalement adossée à un mur.

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Déjà en 2007 Wurm avait conçu une sculpture intitulée «Truck» , à partir d'un camion Mercedes 407 d. Elle avait été installée devant le MAC Lyon à la cité internationale en 2007.

©Mac/Bruno Amsellem

Sur le site du Mac Lyon, à côté de l'image ci-dessus, on peut lire en commentaire de l'oeuvre:

«En se garant, le livreur n’a probablement pas vu le mur, mais son camion s’est adapté à la situation, tout en souplesse…

Non sans humour, Wurm s’empare des objets les plus quotidiens pour créer des sculptures, petits évènements décalés qui s’aventurent, comme ses photographies, jusque dans la rue. Un pas de côté qui transforme la réalité ennuyeuse en un possible enchantement.»

Mais comme le rapporte le journal The Local, tout le monde n'a pas d'emblée saisi le sens de l'oeuvre... Ni même vu que c'était une oeuvre. Installée sur le mur de la maison Karlsruhe Weinbrenner adjacente au Centre d'Art et des médias (ZKM), «Truck» était située sur une zone interdite d'un parking, ce qui a mené un contractuel à remettre une amende de 30 euros sur le parbrise de l'oeuvre...

©ZKM

Le malentendu de l'art contemporain

C'est loin d'être la première fois qu'une oeuvre d'art contemporain est confondue avec la réalité, et prise littéralement. En 2014, nous vous parlions par exemple d'une femme de ménage en poste dans un musée de Bari, en Italie, qui avait confondu deux installations, en papier journal et en carton, présentées dans le cadre d'un festival d'art contemporain, avec des déchets. Les installations avaient fini à la poubelle.

Le critique d'art italien Achille Bonito Oliva avait alors expliqué qu'il s'agissait là «de situations d'ambiguité saine», rappellant que l'art contemporain se sert d'objets déjà existants, extraits de la vie quotidienne et banale. Une installation n'est pas un tableau délimité par un cadre, elle déborde.

«Il est donc facile que le regard trébuche et méprenne une oeuvre d'art. Cela est arrivé notamment en 1978 à la Biennale de Venise, quand un peintre en bâtiment avait repeint ce qu'il pensait être une simple porte. C'était un chef d'oeuvre de Marcel Duchamp.»

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