En 2011, le photojournaliste Tim Hetherington [1] est mort parce que, quand il a été atteint par un tir de mortier libyen, ceux qui l'entouraient ne lui ont pas prodigué les premiers soins à temps.
Sebastian Junger, un de ses amis journaliste, a alors décidé en 2012 de créer un programme de formation des journalistes freelance aux soins de première urgence: RISC (Reporters Instructed in Saving Colleagues, c’est-à-dire journalistes formés à sauver leur collègues). Depuis, raconte Lily Hindy, la directrice adjointe du programme, dans un article publié sur le Huffington Post, «il y a eu une prise de conscience croissante dans le monde de la presse»: les journalistes qui couvrent un conflit doivent être mieux préparés.
Incapable d’arrêter les saignements
Et pourtant, rappelle-t-elle, «en février, dans un petit village de l'est de l'Ukraine, un autre journaliste semble avoir subi le même sort que Hetherington». Dans une vidéo, on voit le photographe ukrainien Serhiy Nikolayev (qui porte gilet par balle et casque) succomber sous l'œil de collègues choqués, en larmes, incapable d'essayer de stopper les saignements. Lorsqu’une équipe médicale arrive, il est déjà trop tard.
Dans son article, Lily Hindy rappelle la nécessité d'assister à des formations avant le départ et de toujours posséder un kit de première urgence sur le terrain.
«Les entreprises de presse doivent être tenues responsables pas seulement quand un de leurs employés va sur le terrain non préparé, mais [aussi] quand un journaliste local ou freelance dont elles publient le travail le fait.»
En 2014, vingt-trois journalistes sont morts sur le terrain, principalement en Syrie. Ils sont déjà sept cette année.
1 — Tim Hetherington est notamment l'auteur du très beau livre Infidel, sur des soldats américains pendant la guerre en Afghanistan. Retourner à l'article