Une équipe de chercheurs d'Exeter University, en Angleterre, va analyser des échantillons venant des rectums d'environ 300 surfeurs afin de savoir comment la pollution marine affecte la santé et notamment les bactéries qui vivent dans leur système digestif. Les surfeurs anglais ont pour l'instant fait preuve d'un grand enthousiasme pour le projet et ils vont donc recevoir des kits de prélèvement rectal, qu'ils renverront ensuite aux scientifiques.
Le surfeur moyen avale environ 170 mL d'eau de mer par session de surf, soit plus d'un verre d'eau, et dix fois plus que le baigneur typique, rapporte le site FastCoexist. Or l'eau de mer britannique contient probablement des bactéries résistantes aux antibiotiques, explique Anne Leonard, du Centre européen pour l'environnement et la santé.
«Mais nous ne savons pas de quelle manière cela affecte les micro-organismes qui vivent dans nos intestins, ou quels sont les effets sur la santé.»
En comparant ces échantillons rectaux avec ceux de personnes qui n'avalent pas régulièrement de l'eau de mer, l'équipe de chercheurs pourra examiner l'impact de ces bactéries.
Qualité de l’eau
L'association anglaise Surfers Against Sewage (surfeurs contre la contamination de l'eau) est très impliquée, comme l'explique son directeur à la BBC:
«Nous faisons des blagues sur les fêtes à prélèvements d'échantillons, mais c'est un projet très important. Alors que la qualité de l'eau s'est beaucoup améliorée ces vingt dernières années, les eaux côtières peuvent toujours être contaminées par les eaux usées venant à la fois des humains et de l'élevage, ce qui introduit des milliards de bactéries potentiellement dangereuses dans l'environnement marin.
Nous donneront ces données aux scientifiques pour savoir si les baigneurs risquent d'être contaminés par des microbes résistants aux antibiotiques.»
Cette organisation a aussi mis en place un système d'alerte de contamination des eaux et, depuis mai, 400 incidents de pollution ont été détectés en Angleterre et au Pays de Galles.
Il ne s'agit pas seulement de défendre la santé des surfeurs. Ces bactéries qui vivent dans leurs intestins pourraient se transmettre au reste de la population. Grâce à la coopération des surfeurs, l'étude devrait être publiée en 2016.