La grande fusion entre EDF et Veolia n'aura pas lieu: le chef de l'Etat se dit «très réservé» sur cette opération, indique samedi 12 septembre, son entourage. Cette méga-fusion a été envisagée à l'occasion du remplacement de Pierre Gadonneix dont le mandat à la tête d'EDF vient à expiration.
Par ses déclarations sur des hausses nécessaires de 20% du prix de l'électricité, l'actuel PDG aurait grillé ses chances de se voir reconduit pour quelques temps (on parlait de 18 mois) et des candidats se sont spontanément présentés dans les colonnes des journaux dont Henri Proglio, le PDG du groupe d'eau et d'environnement Véolia. Celui-ci expliquait qu'il ne viendrait à EDF qu'à la double condition de garder l'autorité sur Veolia et de rapprocher les deux entreprises pour créer un géant similaire et concurrent de GDF-Suez.
Le président de la République estimerait qu'il est impossible de diriger les deux entreprises de cette taille en même temps, dit-on à l'Elysée. Il mettrait en cause l'intérêt financier de l'opération en arguant que Veolia est déjà endetté et qu'EDF doit emprunter pour reconstruire son parc de centrales. Enfin et surtout, le rapprochement de l'énergie et de l'environnement serait difficile à défendre alors que le gouvernement a exigé que Suez se défasse de son pôle «eau» pour pouvoir épouser GDF. La contradiction serait totale.
Alors qui succédera à Pierre Gadonneix? La question reste posée mais l'heureux élu ne sera pas non plus Henri Guaino, le conseiller de Nicolas Sarkozy qui brigue ouvertement le poste.
A l'Elysée, on relève que cette nomination ferait polémique et qu'elle n'est pas du tout dans la perspective présidentielle. Pierre Gadonneix sera-t-il finalement prolongé? Une telle décision ferait finalement les affaires d'Henri Guaino que le président veut garder à ses côtés au moins jusqu'en 2012, la place de PDG d'EDF serait en quelque sorte conservée «au chaud».
Eric Le Boucher
Image de Une: Henri Proglio avec Nicolas Sarkozy Reuters