Comme la plupart des soldats de l'ISAF, ils n'étaient que des gamins, il y a huit ans. Ces petits Américains ont vu tomber les tours jumelles du World Trade Center, transformées en tombeau pour près de 3.000 victimes. Les Etats-Unis plongeaient alors dans une «guerre contre la terreur» qui perdure aujourd'hui. Chacun se souvient très bien de cet instant qui allait déterminer leur avenir. Le journal The Independant dresse un portrait croisé de dix d'entre eux, aujourd'hui stationnés dans la région d'Helmand en Afghanistan.
Le caporal Kody Toro, 19 ans vient de Pittsburgh en Pennsylvanie. A onze ans, il a vu son directeur d'école interrompre une leçon pour annoncer que Manhattan était à feux et à sang. Sur le coup, il n'a pas bien perçu la portée de l'événement, s'est inquiété de voir les autres parents venir prendre leur enfants à l'école. Il est rentré voir les informations. Face aux images, il se jure alors de venger son pays. A 17 ans, il franchit le pas. «J'y repense à chaque patrouille. Je me sens bien avec la conviction de combattre les alliés de ceux qui ont pensé l'attaque», confie t-il à The Independant.
Le soldat-interprète Rabmal Sada, 23 ans est né à Kaboul et à grandit en Californie. Il y a huit ans il a eu peur: «un Indien, même pas musulman, a été abattu près de chez moi. A l'école on m'a frappé et ma mère m'a gardé à la maison». Il sait mieux que quiconque la cruauté des talibans et se sent naturellement proche des Afghans.
Autre expérience, autres cicatrices. Le caporal Ted Hubbard, New-yorkais de 25 ans, était collégien en pensionnat. Il a passé le mardi du 11-Septembre à chercher sa famille, frustré de ne pas pouvoir aider. Il estime que son travail actuel est surtout de faire en sorte de ne plus jamais avoir à revivre ça.
Le souvenir de l'événement est encore intact dans l'esprit de chaque soldat, mais c'est surtout pour les copains tombés au front qu'ils combattent aujourd'hui, raconte le première classe Janos Lutz à The Independant. Il avait 13 ans à l'époque. «Je me souviens des images des Afghans qui célébraient les attentats. L'armée s'est imposée à moi ce jour là. J'espérais prendre part à un grand combat.». Son camarade, le caporal Andrew Bryant, conclut: «Maintenant ce qui m'importe c'est de revenir à la maison avec tous mes gars».
[Lire l'article original sur The Independant]
Image de une: Soldats de la garde nationale d'Hawaï se déployant à l'occasion d'une cérémonie/US army
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr
Lire également sur le même sujet: Erreurs stratégiques en Afghanistan, Pourquoi des soldats français meurent en Afghanistan? et Obama impuissant en Afghanistan et au Pakistan.