À première vue, difficile d’établir un rapport entre les personnages de Star Wars et les maladies mentales. C’est pourtant l’idée initiée par deux psychiatres américains, Ryan C.W. Hall et Susan Hatters Friedman, le but étant de vulgariser les concepts de dépression, d’addiction ou de schizophrénie en les associant à des personnages célèbres de la saga.
«L’objectif est de rendre les choses plus amusantes, de faire un outil d’apprentissage pour tout le monde, qu’ils s'agisse des patients, des étudiants en médecine qui n’ont peut-être pas d’intérêt particulier sur le sujet ou juste des gens pour qui c’est super intéressant de se pencher là-dessus».
Pour ce faire, ils ont publié une série d'études dans la revue Academic Psychiatry, suivant plus ou moins l’exemple des psychiatres ayant utilisé le personnage de Scarlett O’Hara, personnage d’Autant en emporte le vent, pour enseigner l’hystérie.
Ils révèlent entre autres que le parler de maître Yoda pourrait être dû à une dyslexie ou un syndrome de Williams, où l’absence partielle de chromosome sept entraîne un discours fleuve ou anormal. Dark Vador pourrait lui souffrir de stress post-traumatique ou de troubles de la personnalité. Son fils, Luke Skywalker, montrerait des signes avant-coureurs de schizophrénie de par son passage de l’adolescent sujet à la dépression au sauveur de l’humanité. Quant à Jabba The Hutt, il montre des signes de psychopathie, mais ça, ce n’est une surprise pour personne.
Tout est forcément sujet à l’interprétation, précise l’article du Pacific Standard mais, pour autant, quand les collègues de Ryan C.W. Hall et Susan Hatters Friedman les abordent sur le sujet, ce n’est pas pour les critiquer, mais plutôt pour discuter en détail de leurs comparaisons.
L'association entre psychiatrie et cinéma n’est pas rare, les deux domaines s’étant à plusieurs reprises inspirés l’un de l’autre. Shining, Vol au-dessus d’un nid de coucou, American Psycho, Shutter Island sont autant d’exemples de film où la folie fait partie intégrante des scénarios. A l’inverse, un cours de psychopathologie avait déjà associé des personnages de fiction (de la série Seinfield) et maladie mentale aux États-Unis, ces «personnages névrosés et loufoques» étant un point de départ idéal. En 2004, des épisodes de la même série avaient d’ailleurs été montrés à des patients souffrant de schizophrénie afin de pouvoir faciliter le dialogue.