Le programme nucléaire iranien n’a pas été la seule cible du virus Stuxnet en 2009. Les États-Unis ont également tenté de mettre à mal le développement du nucléaire nord-coréen à l’aide de ce même virus informatique, nous apprend Reuters, dont les informations ont été obtenues par des sources très au fait de cette opération secrète.
Un virus similaire de la cyber-attaque contre l’Iran, distinct en ce qu’il ne s’activerait qu’en présence de paramétrages nord-coréens, a pu être utilisé parce que les centrifugeuses nord-coréennes sont pilotées par le même logiciel que celles iraniennes. Les créateurs de Stuxnet avaient trouvé les failles de ce software développé par Siemens AG et fonctionnant sous Windows.
Centrifugeuses
Sauf que cette cyber-attaque n’a pas eu les effets escomptés. «Il faut entrer dans le système», précise à Reuters Olli Heinonen, ancien directeur général adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Or les systèmes de communication nord-coréens sont les plus isolés au monde. Par exemple, posséder un ordinateur nécessite une autorisation et ce passe-droit n’est accordé qu’à de très rares personnes –comparativement, les Iraniens bénéficient d’une liberté sur Internet considérables. Résultat: Stuxnet n’a pas réussi à atteindre le système interne de contrôle des opérateurs Siemens nord-coréens.
En Iran, en revanche, les attaques avaient abouti. L'Agence internationale de l'énergie atomique avait noté une baisse brutale du nombre de centrifugeuses en activité sur la centrale de Natanz. Le virus était capable de ralentir la vitesse de rotation des moteurs de centrifugeuses, afin d’empêcher le raffinage, et aussi de l’augmenter pour entraîner leur explosion.
Toutefois, même si le virus avait pu atteindre sa cible, cela n’aurait pas eu un gros impact sur le programme nucléaire de Pyongyang. Les experts soulignent en effet que les sites iraniens étaient connus tandis que la Corée du Nord dispose d’au moins une centrale secrète, en plus de celle établie de Yongbyon. Sans compter que le pays s’appuie essentiellement sur le plutonium et ne dépend pas autant des centrifugeuses que pour l’enrichissement de l’uranium.