Les médias adorent parler des astuces psycho et santé des personnes les plus vieilles du monde: il y a l'Écossaise de 109 ans qui recommande d'éviter les hommes, l'Américaine de 116 ans qui a toujours «obéi au Seigneur», ou encore l'Italienne de 115 ans qui mange un œuf cru et un œuf dur par jour.
Mais une fois qu'une de ces dames atteint le record mondial de longévité et que les journalistes commencent à la harceler, elle n'en a plus pour longtemps. Le site FiveThirtyEight rappelle en effet, graphique à l'appui, que les tenantes du titre vivent peu de temps après avoir atteint le sommet.
Compétition
Gertrude Weaver, qui parlait beaucoup de la présence de dieu dans sa vie, n'a tenu que cinq jours. Après quelques interviews, dont plusieurs apparitions à la télé, elle est décédée à l'âge de 116 ans. Avant elle, la recordwoman de la vieillesse était Misao Okawa, une Japonaise connue pour son amour des sushis et du sommeil. Elle n'a profité du titre que pendant un mois, avant de mourir à 117 ans. En 2007, Emma Tillman n'avait vécu que quatre jours après avoir été déclarée plus vieille du monde.
Le journaliste David Goldenberg explique que, ces dernières années, il y a de plus en plus de compétition dans cette catégorie (à 90% féminine).
Par exemple, la personne la plus vieille au monde, Jeralean Talley (qui aime les pieds de cochon et la couture), a juste quarante-quatre jours de plus que la deuxième en lice, Susannah Mushatt Jones (qui aime le bacon et la lingerie). Depuis les années 1950, lorsque les spécialistes ont commencé à enregistrer ce genre de records, les personnes les plus vieilles vivaient en moyenne un an en tant que détentrices du titre. Depuis l'année 2000, on est passé à sept mois en moyenne.
C'est notamment parce qu'il y a de plus en plus de personnes très vieilles et qu'elles meurent toujours plus ou moins vers le même âge (114 ans en moyenne). Jeanne Calment (fan de cigarettes, de porto et de chocolat) était une exception: elle est restée tenante du titre pendant neuf ans (et est décédée à 122 ans).
Robert Young, qui, comme son nom ne l'indique pas, est un spécialiste des supercentenaires, explique que la plupart d'entre eux vivent actuellement au Japon et aux États-Unis. Mais il pense que, au fur et à mesure que la collecte de données s'améliorera, on en découvrira probablement partout dans le reste du monde.