Depuis 2011, aux Etats-Unis, la militante anti-Islam Pamela Geller organise des campagnes d'affichage islamophobes dans les transports en commun de plusieurs villes. Sur sa dernière affiche, qui va bientôt être collée sur une cinquantaine de bus à New York, on voit un homme portant un keffieh avec le message «Tuer des juifs est une prière qui nous rapproche d'Allah», une phrase attribuée à la télévision du Hamas.
L'autorité des transports de la ville, la MTA, avait fait un procès pour interdire cette affiche, mais un juge a décrété que ce message est protégé par le droit à la liberté d'expression car il n'incite pas directement à la violence.
En réponse aux affiches de Pamela Geller, deux humoristes musulmans ont lancé une campagne intitulée «combattre-l'intolérance-avec-des-super-posters». Les posters en question viennent d'être affichés dans 140 stations de métro de New York.
Sur l'un d'entre eux, on peut lire en lettres majuscules «Les musulmans détestent le terrorisme» et en dessous, en plus petites lettres, «ils détestent aussi les gens qui disent qu'ils ont fait une grande école après dix secondes de conversation et les gens qui se coupent les ongles en public.» Un autre porte le message suivant: «Les terroristes sont tous musulmans» avec le mot «musulmans» barré et remplacé par «tarés». Il y en a aussi un où les musulmans s'excusent d'avoir inventé l'algèbre.
Dans le Daily Beast, les humoristes Dean Obeidallah et Negin Farsad s'interrogent sur la démarche de Pamela Geller, qui investit beaucoup d'argent dans ces publicités islamophobes:
«La grande question, c'est de savoir pourquoi quelqu'un dépense cent mille dollars pour diaboliser une minorité?! Il faut vraiment, vraiment détester ce groupe de personnes pour dépenser autant d'argent. Pour le prix de cette haine, elle pourrait boire un mojito dans les Caraïbes.»
Ils encouragent les passants à se prendre en photo devant leurs affiches et à les poster sur Twitter avec le hashtag #MuslimsAreComing (les musulmans arrivent). Interrogée par le magazine Tablet, Negin Farsad explique:
«Nous voulons que votre oncle raciste vous voie en photo devant un de nos posters. Et peut être qu'il rira? Est-ce que c'est possible? Je crois que c'est possible!»