Une combinaison de médicaments a permis de détruire en trois semaines un mélanome métastatique. Dans un article paru le 20 avril dans The New England Journal of Medicine, une équipe de scientifiques de New York rapporte ce succès sur une malade de 49 ans, toujours en observation.
Pour traiter la patiente, les médecins ont combiné deux anticorps: l'ipilimumab (principe actif utilisé dans le médicament Yervoy, utilisé pour traiter les mélanomes avancés de l'adulte) et le nivolumab (autorisé aux États-Unis sous le nom d'Opdivo).
«Quand elle est revenue trois semaines après pour le traitement suivant, on a pu voir que la tumeur avait “disparu”. Il n'y avait plus qu'une cavité», peut-on lire dans l'article.
Interrogé par Live Science, le docteur Paul B. Chapman, qui a participé à l'opération, s'est lui-même dit «étonné» par le résultat de cette combinaison.
La patiente est la première à réagir aussi rapidement à cet assemblage de médicaments. Dans un article publié le même jour dans The New England Journal of Medecine, des scientifiques expliquent avoir comparé des patients traités avec cette combinaison (ipilimumab et nivolumab) et des patients traités avec de l'ipilimumab combiné à un placebo.
D'après l'étude, 61% des patients ayant été soignés par la première combinaison ont vu leur cancer s'affaiblir, contre 11% pour les autres. De même, seuls ceux ayant pris cette combinaison de médicaments ont vu disparaître totalement leur mélanome (22% des cas).
Effets secondaires à prévoir
Un problème demeure cependant: cette combinaison de médicaments, dont les effets diffèrent fortement suivant les personnes, provoque d'importants effets secondaires, parmi lesquels on dénombre des problèmes de gonflement du colon, de fonctionnement de glandes endoctrines (chargées de sécréter les hormones) et des diarrhées à répétition. L'étude rapporte que 54% des patients qui ont pris ces médicaments ont subi d'importants effets indésirables, contre 24% pour les personnes ne prenant que de l'ipilimumab.
Le docteur Sylvia Lee, qui n'a pas participé à l'étude, rappelle que ces effets secondaires peuvent être brutaux. «Cette diarrhée peut avoir lieu 25 à 40 fois par jour», explique-t-elle à Live Science.
Diarrhée 25 à 40 fois par jour
Autre contrainte, le prix du médicament reste élevé. Pour quatre traitements, l'ipilimumab coûte 120.000 dollars tandis qu'il faut compter 150.000 dollars par an et par patient avec le nivolumab, d'après le Wall Street Journal.
Pour cette raison, les scientifiques restent prudents. Même s'il a vu les résultats de cette combinaison lui-même, Paul B. Chapman explique au Wall Street Journal qu'il ne choisira cette solution pour un patient que dans un deuxième temps, afin d'éviter d'exposer inutilement des personnes aux effets secondaires du produit.