Le 22 avril 1915, l’armée allemande déverse 150 tonnes de gaz chloré sur les lignes françaises: 1.000 soldats en mourront. Aussitôt, les soldats avec une formation scientifique (ou du moins des notions) présents sur le front se saisissent du problème. Des recherches qui coûteront la vie à plusieurs d’entre eux, rappelle le Guardian.
Les solutions proposées passent d’abord par le port de divers tissus absorbants humidifiés pour couvrir la bouche. Winston Churchill, alors premier Lord de l’Amirauté, encourage, via le Daily Mail, les femmes britanniques à fabriquer des rembourrages en ouate et à les faire parvenir aux troupes. Problèmes: l’accessoire n’est d’aucune utilité et, pire, une fois mouillée, la ouate empêche les hommes de respirer.
Sur le front et à l'arrière, les chimistes commencent à mettre au point et tester des masques à gaz plus efficaces. Mais, à l’époque, l’expérimentation sur les animaux est très mal vue. Ils doivent donc donner de leur personne. Ils inhalent régulièrement des gaz toxiques utilisés sur les champs de bataille et en paient vite le prix: difficultés respiratoires, faiblesse physique...
C’est à Edward Harrison que revient le mérite d’inventer le masque à gaz. Il meurt emporté par la grippe, affaibli par son exposition prolongée aux gaz. Son collègue, William Watson, chargé d’analyser les produits allemands, connaît un sort similaire. Il décède à cause de l’accumulation de gaz toxiques dans son organisme.