Pour paraphraser la célèbre phrase de Winston Churchill sur la démocratie, le capitalisme est le pire des systèmes économiques… à l’exception de tous les autres… Il est souvent décrit dans les médias et le monde universitaire comme injuste; construit par des capitaines d’industrie et des financiers sans scrupules sur l’exploitation des travailleurs, le travail des enfants et l’utilisation à outrance des ressources naturelles. Enfin, il creuse sans cesse les inégalités.
Si ces descriptions ne sont pas fausses, elles reflètent seulement une partie de la réalité. A une échelle historique, elle apparaît très différente et c’est ce que démontrent les chiffres et les graphiques mis en avant par Max Roser de l’Institut de la nouvelle pensée économique (New Economic Thinking) de l’Université d’Oxford cités par The Washington Examiner. Le sens général de l’histoire depuis deux siècles et les débuts de l’industrialisation est celui du déclin rapide de la pauvreté dans le monde.
En 1820, la part de la population mondiale qui vivait dans la pauvreté était de 94% et dans l’extrême pauvreté de 84%. En 1992, le taux de pauvreté était descendu à 51% et celui de l’extrême pauvreté à 24%. Et en utilisant une mesure différente de la pauvreté dans le monde, celle des Nations-Unies, la pauvreté est tombée de 52% de la population des pays en développement en 1981 à 15% en 2014!
«Dans le passé, seule une élite restreinte vivait à l’abri de la pauvreté», explique Max Roser. «Depuis les débuts de l’industrialisation –qui a eu pour conséquence d’accélérer la croissance économique- le pourcentage de la population pauvre a commencé à baisser et a continué à reculer depuis».
Max Roser a construit sa démonstration en utilisant les statistiques de la Banque mondiale sur la pauvreté que l’on peut retrouver ici. Les définitions des seuils de pauvreté et d’extrême pauvreté correspondent à des parités de pouvoir d’achat définies en 1985 de respectivement 2 dollars et 1 dollar de consommation par jour. Elles ont été ajustées en tenant compte de la révision en 2008 du niveau international de pauvreté calculé à 1,25 dollar de consommation par jour en parité de pouvoir d’achat de 2005.
La Banque mondiale s’est donnée pour objectif de faire disparaître l’extrême pauvreté dans le monde en 2030. Mais le ralentissement de la croissance au cours des dernières années dans les pays en développement rend cet objectif plus difficile à atteindre. Selon la Banque mondiale, le pourcentage de la population vivant dans l’extrême pauvreté est passé de 36% en 1990 à 12% aujourd’hui, ce qui représente moins de 1 milliard de personnes contre près de 2 milliards en 1990. Ces progrès spectaculaires ont surtout été réalisés en Asie. Il faut maintenant qu’ils se diffusent notamment en Afrique subsaharienne.