Le marché de la publicité en ligne a représenté 141 milliards de dollars en 2014. C’est considérable et c’est une très bonne nouvelle, explique le site américain Venture Beat, pour les créateurs et les consommateurs de contenus. C’est la condition pour que les sites puissent produire plus d’articles, de photos, de vidéos… A condition évidemment que les consommateurs jouent le jeu et ne bloquent pas l’apparition des messages publicitaires, sinon le modèle économique s’effondre. La mauvaise nouvelle, c’est justement que selon une étude conduite l’an dernier par PageFair aux Etats-Unis, «27,6% des utilisateurs d’internet reconnaissent utiliser des logiciels pour bloquer l’affichage des publicités».
La question que pose Venture Beat est la suivante: est-il éthique de bloquer les contenus publicitaires de vos sites préférés et ainsi de les priver de revenus? Le problème est évidemment plus complexe que cela. Il recouvre notamment les questions de protection de la vie privée. Toutes les plateformes en ligne ne respectent pas forcément les intérêts de leurs lecteurs, notamment parce que les annonceurs veulent cibler le plus précisément possible leurs consommateurs potentiels et utiliser des données sur le comportement en ligne des internautes est le meilleur moyen de le faire. Le ciblage publicitaire et la vie privée ne font pas bon ménage.
Mais dans le même temps, ceux qui fabriquent les logiciels permettant de bloquer les publicités sont encore plus pervers. Ils favorisent certains sites, qui les rémunèrent, et au contraire en défavorisent d’autres. Un des exemples de ces accords est celui passé en février entre Adblock Plus et Google, Microsoft et Amazon. Google, Microsoft et Amazon ont accepté de payer Adblock Plus pour qu’il ne bloque pas leurs publicités, seulement celles des autres…
Les analogies pour dénoncer le fait de bloquer les publicités sont innombrables. Ars Technica compare cela à manger dans un restaurant et partir sans payer. Mais une comparaison plus juste est celle d’utiliser le Wi-Fi d’un café et ne rien consommer. Il n’y a pas de vol de quelque chose qui pourrait être vendu par ailleurs. Mais il y a bien utilisation de la bande passante ou d’un contenu qui doit bien être payé par quelqu’un.