Des ouvriers logés dans une porcherie

Temps de lecture : 2 min

Le procès de dix viticulteurs et agriculteurs qui exploitaient des salariés agricoles s'est ouvert lundi 7 septembre, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Ils comparaissent pour avoir employé une vingtaine de salariés agricoles, pour la plupart marocains, dans le vignoble girondin via une société espagnole. Ces salariés étaient pratiquement sans salaire, cinq d'entre eux logés dans une ancienne étable sans isolation, sans chauffage, ni eau courante. L'inspection du travail de Langon (Gironde) avait découvert les faits en mars 2003.

Devant le tribunal, manquait Émile Van Lierde, créateur officiel de la société espagnole Agriganda. C'est lui qui faisait venir les travailleurs marocains depuis l'Espagne.

Il promettait de bons salaires et un logement décent, et les immigrés se retrouvaient en France dans des étables aux allures de porcherie. L'un des salariés souligne avoir reçu 125 euros pour un mois et demi de travail, à raison de 9 heures par jour, six jours par semaine; puis 600 euros de plus après le passage de l'inspection du travail. Aux employeurs, Émile Van Lierde demandait 8,74 euros de l'heure par employé.

Les employeurs soutiennent aujourd'hui qu'ils ne pensaient pas être dans l'illégalité, qu'ils estimaient les charges sociales plus basses en Espagne, ce qui aurait expliqué la faible charge salariale.

L'avocate des salariés a réclamé hier trois ans de prison, dont deux avec sursis pour Van Lierde, et de trois à six mois avec sursis pour les employeurs, ainsi que des amendes de plusieurs milliers d'euros.

[Lire l'article complet sur La Dépeche]

Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr

Image de Une: Vignoble français/flickr CC, crabchick

Newsletters

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio