Société

Vivement lundi: le froid

Temps de lecture : 2 min

Ça caille, et pas qu'un peu, et même au point de non-retour où l'on a envie de manger des pommes de terre et du fromage sous environ toutes les formes et avec toutes les compagnies possibles.

J'ai réglé le thermostat sur 49.3. Qui suis-je pour ne pas suivre à la lettre une consigne du gouvernement, dix fois répétée qui plus est? | Louison
J'ai réglé le thermostat sur 49.3. Qui suis-je pour ne pas suivre à la lettre une consigne du gouvernement, dix fois répétée qui plus est? | Louison

Chaque samedi, Louison chronique un objet ou un événement de notre quotidien.

J'avais prévu d'écrire cette chronique sans mettre le chauffage, en faisant tout comme Élisabeth Borne elle avait dit de faire, en empilant les pulls comme d'autres enfilent des perles, et en me faisant le symbole de la sobriété énergétique. J'avais prévu d'être digne des luttes climatiques et symboliques qu'il nous fallait affronter en ces temps de solidarité avec l'Ukraine et de coupures de courants au petit bonheur la chance.

Et puis, je me suis souvenue que les pulls ça gratte, surtout les cols roulés, surtout ceux confectionnés par des enfants à l'autre bout du monde (si vous voulez mon avis, ils se vengent), et donc, j'ai mis le chauffage. Et j'ai fait comme Babeth, j'ai réglé le thermostat sur 49.3, ce qui fait un peu suer des fesses et du reste je l'avoue, mais qui suis-je pour ne pas suivre à la lettre une consigne du gouvernement, dix fois répétée qui plus est?

Me voici donc dans un sauna à domicile, ou plutôt dans un hammam car vu la passoire énergétique que sont mes fenêtres, je doute qu'on soit sur un air des plus secs: le désert du Qatar peut dormir tranquille, je ne lui ferai pas de concurrence. C'est mon côté mainstream peut-être, mais je fais en effet partie de ces gens qui payent trop cher pour des logements pas très loin de l'insalubrité, où on fait de la buée à l'intérieur en hiver, et des malaises vagaux, à l'intérieur aussi, quand il fait chaud l'été.

Mais c'est pas loin du métro, ça rend bien sur Instagram et les coins n'ont pas encore porté plainte contre les ronflements de mon chien ou les miens, alors ça vaut bien le coup de risquer, chaque hiver venu, de perdre un orteil ou une oreille, que j'aurais malencontreusement oublié de recouvrir d'une couche de polyamide.

Enfin bref, ça caille, et pas qu'un peu, et même au point de non-retour où l'on a envie de manger des pommes de terre et du fromage sous environ toutes les formes et avec toutes les compagnies possibles. Sauf, bien sûr, celle d'Éric Ciotti qui doit de toute façon penser que la patate est un étendard du gauchisme ou du grand remplacement et qui préfèrera sans doute tremper directement le petit Jésus dans du fromage fondu.

Je précise, pour les âmes sensibles et les esprits mal placés, que cette dernière phrase n'est ni une métaphore ni le produit d'un quelconque fantasme de mon imagination débordante. Et que tant qu'on y est dans la précision, je n'ai pas l'intention de faire, fin janvier dans une ville de Charente, une exposition de dessins représentant le nouveau patron de Les Républicains avec des produits laitiers.

Je disais donc qu'il faisait bien frisquet, que c'est un temps à prendre froid, sans même avoir besoin de se faire éternuer dessus par des gens qui se nettoient désormais les mains à coup de goutte au nez. Pire encore, les frimas aidant, il fait désormais un temps à entendre du boomer expliquer à qui veut l'entendre que ces températures à rendre heureux un ours blanc sont la preuve que les écolos qui se collent à des portions de périphérique parisien n'ont rien compris et que le réchauffement climatique ça existe autant que le sens de la mesure sur CNews.

Je file me changer, je sais pas comment la Première ministre fait pour ne pas passer la journée en bikini, 49.3 c'est beaucoup trop chaud. En tout cas pour un mois de décembre. On en reparlera cet été.

Allez, vivement lundi.

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