Culture

Marc Dorcel, le fond et la forme

Temps de lecture : 13 min

Arrivé un peu par hasard dans le monde de la pornographie, Marc Dorcel en a révolutionné les codes et fixé les standards.

Marc Dorcel au Festival de Cannes, le 20 mai 2015 | Loïc Venance / AFP
Marc Dorcel au Festival de Cannes, le 20 mai 2015 | Loïc Venance / AFP

Tout l’été, nous vous proposerons des portraits d’hommes et de femmes qui, par leurs travaux ou leur engagement, ont contribué à libérer la sexualité du tabou et du sentiment de culpabilité qui l’enfermaient dans les sociétés occidentales il y a encore soixante-dix ans.

ÉPISODE 9 • Marc Dorcel, qui a créé l’empire du film pornographique français en 1979, permettant aux Françaises et Français de stimuler leur sexualité de chez eux, sans gêne ni tabou.

Place des Vosges, à Paris. Le jeune Marc Herskovits prend un café avec un vieux copain, qui dépose sur un coin de table un tas de petites enveloppes et en sort chèques et liquide. Quand il lui demande d’où vient tout cet argent, son ami lâche: «De la vente de bouquins érotiques par correspondance». Ça en fait, du pognon. Alors Marc Herskovits décide de copier: il vendra des livres que l'on cache sous le manteau.

Nous sommes peu après mai 1968. L’homme gère la faillite de sa boîte de transports: trois camions qui tombent en ruine et qu’il n’a pas fini de payer. Une douzaine d’années plus tard, Marc Herskovits sera connu sous le nom de Marc Dorcel. Il deviendra l’homme le plus influent dans l’industrie du film porno français.

Le tournant dans la consommation de films X, c’est lui. Avant Marc Dorcel, mater du porno en France revenait à aller au cinéma ou à déballer une valise de matériel un peu foireux à la maison. Depuis, c’est appuyer sur le bouton de sa télécommande. D’instinct, il a compris qu’avec l’arrivée de la VHS dans les années 1980, les Françaises et Français n’iraient plus voir les films pornos dans les salles de cinéma, mais les regarderaient depuis leur salon, bien installés dans leur canapé.

Dorcel, c’est ce porno classe, un peu bourgeois, qui peut attirer le célibataire endurci, le père de famille respectable comme le couple stable, tant qu’ils assument l’envie de s’exciter devant des images; c’est le film du premier samedi du mois sur Canal+, dans les années 1990; c’est plus de 150 longs-métrages produits depuis la création de l’entreprise en 1979, dont dix-sept réalisés par Marc Dorcel lui-même. Aujourd’hui, Dorcel représente trente-sept millions de chiffres d’affaires par an, quatre-vingt-dix employées et employés, et une diffusion dans cinquante-six pays.

Le roi du porno est loin d’être un homme obsédé par le sexe. Il est un homme d’affaires avec une âme d’artiste, qui estime «avoir une libido tout à fait normale». En matière de sexe, la normalité n’existe pas, c’est entendu. Mais Dorcel n’en dira pas plus. S’il est obsédé par quelque chose, c’est par la volonté de casser l’image du pro du porno obnubilé par le sexe dans la vie privée. Il a simplement saisi les occasions qui s'offraient à lui, de la vente de livres érotiques à l’édition, puis à la réalisation de films pornographiques. «Qui a déjà imaginé, petit, qu’il ferait du porno sa carrière?, s’amuse-t-il. Pas moi en tout cas!»

Marc Dorcel a 80 ans, et n’en a pas décroché depuis la moitié de sa vie. Il a adoré apprendre à tourner sur le tas, et découvrir –comme pour des films conventionnels– toutes les techniques, tous les effets spéciaux possibles pour exciter Monsieur et Madame tout le monde.

Il a encore son propre bureau au siège de l’entreprise, dans le XVIIe arrondissement de Paris, où sont entassés tous les Hot d’Or et les Venus –l’équivalent des Césars dans le cinéma X– qu’il a remportés par dizaines. Marc Dorcel s’y rend toutes les semaines, quand ce n’est pas tous les jours; il y croise son fils Grégory, 44 ans, à la tête de l’empire Dorcel depuis le début des années 2000.

Marc et Grégory Dorcel à Paris, le 8 septembre 2009 | Lionel Bonaventure / AFP

De l'eau de rose à l'érotisme

Gamin, le futur Dorcel veut travailler dans les arts décoratifs ou le dessin industriel. Ses parents voudraient un métier plus terre-à-terre, grâce auquel leur fils gagnerait bien sa vie. Il loupe les inscriptions aux Beaux-Arts de Paris –où il a grandi– et se tourne alors vers «des petits boulots de merde». Il touche un peu à tout, mais rien ne lui va.

Marc Dorcel est embauché dans une entreprise qui fabrique et répare des machines à coudre professionnelles, avant de devenir son propre patron à 33 ans, en 1965. Sa boîte s’appelle les Transports Dorcel; elle a deux ou trois camions, qu’il met à disposition pour des chantiers. Restera le nom, Dorcel, adopté comme deuxième identité –une façon pour lui de séparer sa vie privée du travail.

Quand il s’engage dans la vente de livres par correspondance, personne n’y croit vraiment. Pas même sa fiancée: «Ça ne marchera jamais, ton truc.» Mais il y va, comme à son habitude, au culot, sans la moindre expérience.

«J’ai commencé à acheter des bouquins à l’eau de rose sur les quais de Seine», raconte-il. Il double sa mise à chaque vente. Petit à petit, les commandes grimpent. Le futur Dorcel achète ensuite des livres plus osés chez Régine Deforges, éditrice et romancière surnommée «la papesse de l’érotisme», et chez Jean-Jacques Pauvert, le premier à avoir publié les écrits du Marquis de Sade sous son vrai nom et édité Histoire d’O de Dominique Aury, grand livre érotique à succès des années 1950.

Dorcel commence à se faire un nom dans le réseau, publie des annonces dans deux ou trois magazines, histoire de se faire un peu de pub. C’est ainsi qu’un écrivain en herbe suisse le repère. «Il m’a amené un manuscrit, se souvient Marc Dorcel, et m’a dit: “J’ai écrit ça, j’ai fait lire à ma secrétaire et quelques amis, ils ont trouvé ça extraordinaire, d’un érotisme très fort, vous devriez le publier.”»

L’aspirant écrivain revient à la charge. Une fois, deux fois… Marc Dorcel se décide à lire l’ouvrage, Ursula –une histoire de jeunes Suédoises qui ne cessent de s’envoyer en l’air et à le publier. Il n’est relu que par un ami à lui, un médecin. «Il y avait peu de moyens, c’était artisanal», confie-t-il. Le succès est immédiat: 20.000 exemplaires sont vendus en moins de trois mois. Dorcel publie un autre livre, puis un autre, et devient finalement éditeur en 1972.

Passage à l'image

Il apprend à lutter contre la censure mise en place au nom de la loi du 16 juillet 1949 «sur les publications destinées à la jeunesse». Ses livres sont frappés d’interdiction. Dans les années 1960, cette littérature se lisait sous le manteau. Dix ans plus tard, les ventes se comptent en milliers, mais elles sont stoppées nettes après trois mois en librairie –la durée moyenne d’exploitation en libre accès avant la prononciation de l’interdiction. Dorcel résiste, du moins jusqu’à ce qu'il se rende compte, au milieu des années 1970, qu’il y a «moins d’engouement pour le texte». Il faut se diversifier.

«Ça se vend comme des petits pains, alors je me dis que je suis capable de faire aussi bien qu’eux, et je me lance.»

Marc Dorcel

Marc Dorcel repère alors des magazines dans les kiosques, des romans-photos érotiques qui racontent brièvement une histoire et montrent surtout des playmates dénudées. Toutes sont gribouillées au fusain au niveau des parties intimes. Il se renseigne. Les magazines arrivent des États-Unis par conteneurs; c’est en France qu’on leur assène des coups de crayon. Mais «ça se vend comme des petits pains, alors je me dis que je suis capable de faire aussi bien qu’eux, et je me lance», lâche-t-il.

Dorcel s'arme d’un décor, d’un photographe et de superbes actrices –qu’il recrute grâce au bouche-à-oreille, le monde de l’érotisme étant un petit milieu. Il trouve son public, qui apprécie selon lui ses magazines «pour leur qualité esthétique». Nouveau succès.

Quand il n’est pas dans ses bouquins et ses romans-photos, Dorcel est sur les bancs des tribunaux. Il cumule les condamnations pour «outrage aux bonnes mœurs». En tant qu’éditeur, «quand vous étiez condamné plus de trois fois, tous vos livres passaient par le dépôt préalable» –c’est-à-dire qu’il a besoin de l’autorisation du ministère de la Justice pour la publication de chaque nouvel ouvrage. Si la censure commence à s’apaiser avec l’arrivée de Valéry Giscard d’Estaing à l'Élysée en 1974, Dorcel a pris l’habitude de bidouiller pour éviter cette étape: «Je changeais de nom d’éditions et de bureaux

C’est dans l’un de ses bureaux situé rue de Sèvres, en 1979, que Marc Dorcel rencontre un «type qui réparait du matériel audiovisuel, dont les premiers magnétoscopes qui arrivaient en France». À l’évidence fan des publications de l’éditeur, il lui lance: «Pourquoi vous ne feriez pas un film?» Dorcel se tâte, et tente le coup.

Il prend de nouveau un photographe, loue un décor, écrit un scénario, embauche deux actrices et un acteur –Marylin Jess, Isabelle Forestier et Piotr Stanislas. Il tourne trois jours pour un film de cinquante-trois minutes, qu’il jugera vite «merdique».

Le passage de la photo à la vidéo amène quelques soucis techniques: des images parfois un peu jaunes, rouges ou bleues, les plans ne sont pas toujours très fixes… Dorcel est un perfectionniste; il passe de laboratoire en laboratoire pour essayer de corriger les images.

Il décide malgré tout de commercialiser le film, histoire de tâter une potentielle clientèle. En quelques jours, 6.000 VHS sont vendues. «À 500 francs la cassette, c’était énorme», estime-t-il [à juste titre: le montant équivaut à 240 euros actuels]. En 1980, il devient producteur de film X, avec Jolies petites garces. Il se perfectionnera très vite, en enchaînant les tournages.

Révolution VHS

«Tout au long des années 1970, il y a une chasse au film X dans les cinémas, ajoute l’actuel PDG de l’entreprise, Grégory Dorcel, et elle est notamment menée par Jean Royer À l’époque maire de Tours, le candidat gaulliste dissident représente «l’ordre moral» à l’élection présidentielle de 1974. Il est connu pour sa croisade contre toutes les productions du genre.

À partir de 1975, les films pornos envahissent les cinémas; ils représentent alors près d’un tiers des entrées. Les kiosques des Champs-Élysées sont placardés d’affiches aux corps nus. L’État veut contrôler cette prolifération, tout en libéralisant quelque peu le genre érotique. Il commence par reléguer les films dans des salles dédiées, situées dans des établissements lugubres, réputés sales et non recommandables. «Les textes de loi votés ont fini par rendre irréaliste l’exploitation des films X en salle», ajoute Dorcel fils.

Mais pour voir un film à la maison, il faut avoir un projecteur, le sortir, dérouler un écran blanc et acheter son film sous forme de petite bobine, souvent muette, de quinze minutes maximum, à aller dénicher dans des magasins spécialisés ou par correspondance.

L’arrivée de la VHS bouleverse tout. «J’ai juste foncé, explique Marc Dorcel. Les gens n’avaient rien. Il y avait une frustration. N’avoir qu’à prendre une cassette et la balancer dans un magnétoscope, c’était sûr que ça allait marcher

Les vidéo-clubs se créent à chaque coin de rue. La plupart des enseignes de supermarché développent leur rayon de cassettes porno. Les salles commencent à fermer. Et pendant ce temps, Marc Dorcel produit ses films –Les belles étrangères, Les mauvaises rencontres, Ma cousine de Paris– et se fait un nom dans ce petit monde du film porno, où tout le monde se connait.

Au point d’attirer les réalisateurs de cinéma qui jettent l’éponge des grandes productions pour salles sombres. «La vidéo a amené quelque chose de nouveau: du sexe de qualité, pointe Marc Dorcel. Les bobines pour le cinéma coûtaient si cher que tout était tourné en une prise

Ce n’est pas la politique de la maison. Tourner pour de la VHS ne coûte rien, alors Dorcel va «mouliner, mouliner» pour avoir les corps et les actions sous toutes les coutures, afin de choisir la plus belle image au montage.

Qualité Dorcel

«Quand je suis arrivé dans la vidéo, j’ai eu l’impression de tomber dans un monde de liberté, sans censure. Je faisais ce qui me plaisait, mais dans un cadre qui devait toujours plaire à Monsieur et Madame», explique-t-il.

Marc Dorcel aime les femmes, leurs corps, leur féminité, leur érotisme. Il veut fait partie de ce mouvement de porno dit sophistiqué, qui veut en finir avec les ongles crades et le maquillage vulgaire. Il refuse la tentation de surenchère qui s’abat sur le marché, veut des titres relativement sobres –pour favoriser le geste de location du père de famille– et des scénarios sans violence, actes sales ou contraints.

«On a permis une consommation sans tabou de la pornographie, parce qu’on faisait des choses haut de gamme.»

Grégory Dorcel

«Les gens ne sont pas des tarés ou des pervers, ils veulent juste un programme pour s’exciter, note Grégory Dorcel. On a permis une consommation sans tabou de la pornographie, parce qu’on faisait des choses haut de gamme.» Il ajoute: «Dans les années 1970, les rapports entre personnes de même famille étaient le lot quotidien dans ces films.»

Marc Dorcel évite cette mode, comme celle qui arrive dans les années 1990, le porno gonzo, caractérisé par de petits budgets, une absence de scénario, de décors, de dialogues et une expérience immersive menée notamment par des amateurs. On filme caméra sur l’épaule, pour donner l’impression de voir par les yeux de l’acteur. De l’homme.

Dorcel n’hésite pas à investir 500.000 à 800.000 francs [l’équivalent de 150.000 euros aujourd’hui] dans chaque production. Un investissement vite amorti par les locations et achats de VHS –les films classés X représenteraient aux États-Unis et en Europe près de 10% des ventes et 25% des locations de cassettes et de DVD jusque dans les années 2000. Il enrichit son catalogue de titres achetés à l'étranger, sur lesquels il paie des droits et qu’il fait simplement doubler.

Le businessman se réinvente sans cesse. Il crée le principe du star system du X en signant le premier contrat d’exclusivité avec une actrice porno, Laure Sainclair, en 1995. Il vient de la découvrir; elle devient l’ambassadrice de la marque –à l'image de bien d’autres par la suite, que l'on surnommera les Dorcels Girls.

Dans les années 1990, après avoir longtemps hésité, Marc Dorcel avec Canal+. L’un de ses films sera diffusé chaque premier samedi du mois. Son préféré est Citizen Shane, sorti en 1996 –la production qui lui permet d'apprendre le plus au niveau technique: il y découvre les effets spéciaux de l’époque, de la neige qui tombe au brouillard.

Jeune génération

Avec l’arrivée d’internet, le règne se complique. Il doit faire face à la propagation des tubes, ces sites qui proposent des vidéos dites amateures. En réalité, «l’amateur dans le porno n’existe pas: la plupart du temps, vous avez des moyens professionnels de production et de distribution», décrit Grégory Dorcel.

Les tubes proposent des vidéos courtes, sans mise en scène, ne proposant à voir qu’un acte sexuel. Pas le temps de faire monter l’excitation, il faut être efficace. Le modèle économique consiste à avoir un maximum de clics pour augmenter la rentabilité, issue de la publicité. Quitte à attirer les internautes par des scènes violentes, humiliantes, dégradantes pour les femmes.

«Quand votre objet est uniquement l’audience, vous allez couvrir le scope [cadre] de l’excitation, mais aussi celui de la curiosité, analyse Grégory Dorcel. Vous allez mettre en ligne des vidéos qui sont plutôt bonnes pour les gamins qui vont aller regarder des trucs extrêmes, qui relèvent plus de la violence que de l’excitation, histoire de voir une fois ce que c’est.»

Les «gamins», lui veut les protéger. La famille Dorcel se positionne contre le libre accès de la pornographie à tous les âges. Si elle considère que ce n’est pas à elle de définir à partir de quand les ados ou les jeunes adultes doivent pouvoir regarder de la pornographie, elle estime que pour comprendre ce dont il s’agit, notamment la représentation de fantasmes et non une profonde réalité de l’acte sexuel, il faut que la jeune fille ou le jeune homme ait les clés en main: savoir ce qu’est la sexualité, ce qu’est faire l’amour, et donc avoir déjà eu une expérience sexuelle.

Le tournant 2.0, Grégory a dû le prendre au moment de monter sur le trône, quand il a remplacé son père à la tête de l’entreprise au début des années 2000. Il a su dès la préadolescence ce que son père faisait. «Il me montrait les films expurgés de toutes les scènes sexuelles, et m’a bien expliqué que le reste, c’était pour les grands», raconte-t-il.

Lui veut faire de la production. Après son école de commerce, il s’ennuie dans son travail, où on lui fait comprendre qu’il n’aura aucune responsabilité avant ses 35 ans. En 1996, entre deux jobs, il fait un stage chez son père, au service développement international. Il ne quittera plus jamais l’entreprise. C’est lui qui prend le virage du DVD, qui développe la diffusion de la marque à travers le monde et entend diversifier les activités de la société –une chaîne de télé payante, des magasins, des expériences en 360 degrés et en réalité virtuelle.

Démonstration du dispositif de réalité virtuelle de Dorcel au Salon Viva Technology à Paris, le 16 juin 2017 | Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Quant à Marc Dorcel, en ce moment, il choisit les photos du prochain calendrier qu’il a lui-même réalisé. Marc Herskovits peut enfin ne se soucier que de son âme d’artiste, entouré de ses dizaines de prix et des affiches de ses films favoris.

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