Une fusillade à caractère antisémite a fait quatre morts, dont une Française, samedi 24 mai, au Musée juif de Belgique à Bruxelles. Selon la Libre Belgique, une voiture de marque Audi s'est garée en double file devant le musée vers 15h45:
«Le conducteur est [...] sorti de la voiture, a déposé deux sacs par terre puis a ouvert le feu sur des passants. Il est ensuite remonté dans son véhicule pour prendre la fuite.»
Marc, un témoin cité par RTL-TVI, a expliqué avoir «entendu des bruits qui ressemblaient à des coups de feu, certainement une demi-douzaine de coups de feu. Ensuite plus rien pendant une petite minute, ensuite les coups de feu ont repris de nouveau, une demi-douzaine de coups de feu.»
Un autre témoin, Alain Sobotik, a déclaré à l'AFP avoir vu «deux corps» dans le hall d'entrée:
«Il y avait une jeune femme, avec du sang sur la tête. Elle tenait encore un dépliant dans les mains, on aurait dit une touriste. Un peu plus loin à l'intérieur, il y avait un monsieur étendu. Un pompier palpait sa carotide, mais je pense qu'il était mort.»
Les quatre victimes de la fusillade sont un couple de touristes israéliens, le préposé à l'accueil et une bénévole. Un suspect a été interpellé samedi soir, avant de passer sous statut de témoin. Le parquet de Bruxelles a expliqué dimanche que «l'auteur était seul, armé et bien préparé».
«J'ai entendu les coups de feu, je me suis précipité et j'ai vu les corps par terre», a déclaré aux médias belges le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, qui se trouvait dans le quartier au moment du drame. La ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet a elle indiqué que «tout porte à croire qu'il s'agit d'un attentat antisémite» et le bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur a estimé qu'il s'agissait «probablement [d']un acte terroriste».
Le cabinet du Premier ministre Elio Di Rupo a dénoncé «une attaque contre la communauté juive et une attaque contre les valeurs de [la] démocratie» belge. En déplacement à Tulle pour voter, François Hollande a estimé que le «caractère antisémite» de la fusillade «ne fait pas de doute».
Le président du Centre de coordination des organisations juives de Belgique Maurice Sosnowski a lui évoqué le «premier attentat anti-juif à Bruxelles depuis la Seconde Guerre mondiale» et a fait le rapprochement avec l'affaire Mohamed Merah. Interrogé par l'AFP, le président de la Ligue belge contre l'antisémitisme Joël Rubinfeld a lui estimé que «l'assassin est entré délibérément dans un musée juif. [...] Cela devait hélas arriver, il y a eu une libération de la parole antisémite. C'est le résultat inévitable d'un climat qui distille la haine».
D'après la RTBF, «tous les événements liés au monde juif à Bruxelles sont annulés». Le Soir note que «cet attentat intervient quinze jours après la tenue avortée à Anderlecht d’un "Congrès européen antisioniste", dont les orateurs invités étaient des antisémites notoires».