Ce n'est pas tous les jours qu'un pape blasphème. Lors de la prière dominicale de l'Angélus, alors qu'il appelait au dialogue pour résoudre la crise en Ukraine devant une foule réunie Place Saint-Pierre au Vatican le 2 mars, le pape François a fait un lapsus –ou une erreur de prononciation– qui a fait jaser.
Alors qu'il voulait dire «caso» qui signifie en italien «cas», «exemple», il a prononcé «cazzo», un juron classique qui peut se traduire par «putain» ou «bite».
Le site Europe Plus Net, dans un tour d'Europe de l'injure, écrit que «le clou de l’injure italienne est le mot “cazzo”, le sexe masculin».
Sur la vidéo ci-dessus, on peut entendre le pape, dont la langue maternelle est l’espagnol, prononcer «in questo cazzo», puis se reprendre et dire «in questo caso».
Lors de ce fugace incident de prononciation, le pape a gardé son sérieux mais, comme le note ABC News, les gens qui assistaient au discours se sont demandés si le pape avait vraiment dit ce qu’ils pensaient avoir entendu. Depuis, l’extrait immortalisé en vidéo a fait le bonheur des réseaux sociaux.
François se conforme donc, bien qu’accidentellement cette fois, à sa réputation de pape atypique.
Fin janvier, il a fait la une de Rolling Stone qui saluait la première année de son pontificat, alors que le magazine musical américain est plus habitué à choisir pour sa couverture des rock stars que de hauts dignitaires religieux...
@KofC epic #selfie #PopeFrancis pic.twitter.com/CLYduUpxDA
— Fabio M. Ragona (@FabioMRagona) 29 Août 2013
Le pape François s’est prêté à l’exercice pop du selfie, pris avec des adolescents italiens en visite au Vatican, et a même raconté en décembre 2013 devant des paroissiens avoir été dans le passé videur d’une boîte de nuit pour payer ses études.
Auréolé de cette image moderne et réformiste, baignant avec aisance dans la pop culture, le pape François colle-t-il cependant vraiment à ce que les médias renvoient de lui?
Dernièrement, le magazine allemand Der Spiegel s’est demandé, comme l’a écrit sur Slate.fr Annabelle Georgen, «s'il sera bien le pape du changement, comme l'annoncent de nombreux médias depuis des mois, et le compare au président américain et aux grands espoirs qu'il avait suscité lui aussi lorsqu'il avait été élu».