Les taxis parisiens, qui manifestent ces jours-ci pour protester contre une législation qu'ils jugent trop avantageuse pour les VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) –leurs concurrents directs– ne sont pas les seuls dans cette situation.
Face à Uber, l’un des fleurons de ces VTC, «l'une des étoiles de la Silicon Valley», écrit Le Point, les taxis américains aussi sont mobilisés. A San Francisco, ils essaient actuellement de transformer un banal procès contre Uber, intenté par des clients pour un accident de la route, en occasion de forcer le gouvernement fédéral à édicter des lois défavorables à Uber, qui amoindriraient la compétition.
«Dans d’autres villes [américaines], les taxis ont recours à des techniques similaires», rapporte le Daily Beast.
«Jeudi dernier, un groupe de chauffeurs de taxis a intenté un procès à la ville de Chicago au tribunal fédéral, leur reprochant de n’avoir pas lutté contre "des fournisseurs de transports illégaux". Il faut se tourner vers leur avocat, Michael Shakman, si l’on veut entendre dire à la presse, d’un air sérieux, que ce procès vise à protéger “les zones défavorisées et les personnes handicappées, qui pourraient se retrouver sans taxis à disposition".»
Aux Etats-Unis, dans beaucoup de villes, des permis exclusifs et très chers sont accordés aux taxis pour qu’ils puissent circuler. Ces permis sont l’équivalent des licences françaises. Et ils valent à New York, en moyenne, plus d’un million de dollars… Un prix devenu exorbitant, notait le New York Times en 2013, rappelant qu’en 2008, c’était moins de 550.000 dollars. Passer de simple chauffeur à propriétaire de son taxi et patron est devenu bien plus difficile.
Et voici qu'interviennent les véhicules avec chauffeurs. Les enjeux sont les mêmes ici et outre-Atlantique. Les services comme Uber mènent au «dépérissement» de l'industrie des taxis, selon le San Francisco Gate.
A Paris, outre les véhicules VTC, Uber vient de lancer un service de co-voiturage: UberPop. Une offre qui existe déjà dans une quinzaine de villes américaines, où «elle connaît un succès phénoménal» selon Pierre-Dimitri Gore-Coty, patron d'Uber, mais alimente aussi le mécontentement et génère en plus des problèmes de responsabilité et d'assurance. Paris est la première ville hors Etats-Unis où Uber propose «ce service de covoiturage urbain».