Et si les castors volaient au secours de la Grande-Bretagne, qui fait face depuis un mois, dans le sud-ouest du pays, à des inondations dues à une pluviométrie jamais vue depuis 1766? C'est ce que suggère The Mammal Society, une organisation environnementale, rapporte le Telegraph, qui appelle à la réintroduction des castors en tant que mesure de lutte contre les inondations: «Le castor n'est pas la seule solution, mais nous pensons qu'il peut constituer une contribution valable et peu onéreuse à une série de mesure de réduction des crues», a déclaré Marina Pacheco, directrice générale de l'organisation.
Les castors sont, comme l'explique la BBC, de formidables ingénieurs des rivières. «Les castors construisent des barrages, explique Louise Ramsay, du Scottish Wild Beaver Group, et compliquent et ralentissent l'écoulement de l'eau. Ils entremêlent les courants [en créant un réseau de petits conduits] et bloquent les fossés.» L'objectif serait de déplacer les inondations vers des zones moins sensibles. «Il y aura beaucoup de petits bassins et l'eau arrivera moins vite de l'amont vers les basses terres.» D'après la radio publique britannique, une zone humide peut retenir jusqu'à 40 fois plus d'eau quand elle est colonisée par des castors.
Un peu plus au nord du pays, au Pays de Galles, touché depuis décembre par les crues, la solution castors pourrait également se révéler utile et peu onéreuse: actuellement, le gouvernement gallois dépense plus de 53 millions d'euros par an pour lutter contre les inondations (il en dépensera 165 en 2035) alors que 350.000 maisons sont construites dans des zones à risque, rapporte le site Wales Online.
La réintroduction des castors, et si possible d'une souche locale comme le prévoit Marina Pachebo, pourrait donc être une solution aux inondations. Cependant, attention à n'en point faire trop: en Estonie, après la réintroduction du castor dans les années 50, il a fallu en supprimer plus d'un millier en 2006, d'après le blog Coffee House. Les rongeurs avaient tellement travaillé que des forêts avaient été inondées par l'eau retenue en excès dans leurs barrages.