Dimanche 9 février, les Suisses ont voté, à la suite d'une initiative populaire, la limitation de l'immigration sur leur territoire. Au référendum intitulé «contre l'
Une infographie, publiée sur le blog de Martin Grandjean, historien et chercheur à l'Université de Lausanne, classe les 26 cantons suisses selon leur nombre de «oui» et leur pourcentage d'étrangers résidents. Les cantons comptant le moins d'étrangers ont voté «oui» à la limitation, et ceux dont le nombre d'étrangers résidents est supérieur à la moyenne nationale (23,2%) ont voté «non».
Le Matin publie une carte mettant en évidence la répartition géographique des partisans et des opposants au oui. Les milieux économiques s'y opposaient notamment. Comme l'explique Le Monde, début janvier, douze organisations patronales avaient fait part de leur inquiétude face à une éventuelle «pénurie de main-d'œuvre» qui pourrait s'aggraver avec cette limitation et fragiliser l'économie du pays. Les cantons de Bâle, Zurich et Zoug ont ainsi massivement voté contre.
L'initiative votée réclame la réintroduction de contingents d'étrangers et veut que la Suisse «gère de manière autonome l'immigration des étrangers» avec des «plafonds et des contingents annuels» «en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect du principe de la préférence nationale», détaille le Monde. Cela conduirait à une plus grande sévérité dans l'examen des demandes d'asile et de titre de séjour, évaluant notamment la capacité d'intégration ou la source de revenus suffisante et autonome du demandeur.
Ce changement aura aussi des conséquences au-delà de la Suisse, rapporte le Matin. Bruxelles a d'ores et déjà émis un communiqué à ce propos: «La Commission Européenne regrette que l'initiative pour l'introduction de quotas sur l'immigration soit passée via cette votation. Cela va à l'encontre du principe de libre circulation des personnes entre l'UE et la Suisse». D'après ce même communiqué, «l'Union examinera les implications de cette initiative sur l'ensemble des relations entre l'UE et la Suisse. Dans ce contexte, la position du Conseil Fédéral sur le résultat sera aussi pris en compte».