Daniel Pearl était un journaliste américain, tué le 1er février 2002 à Karachi (Pakistan), par Khalid Sheikh Mohamed, un des cerveaux du 11-Septembre. Le Washingtonian publie le 23 janvier 2014, douze ans jour pour jour après son enlèvement, une longue enquête menée par l'une de ses plus proches amies, Asra Q. Nomani.
Le récit, intitulé This is Danny's Pearl Final Story (Voici l'histoire définitive de Danny Pearl), retrace les derniers jours de la vie de Daniel Pearl, qui enquêtait sur les liens entre Richard Reid, le terroriste qui avait voulu faire exploser un avion d'American Airlines en cachant des explosifs dans ses chaussures en décembre 2001, et al-Qaida. Enlevé alors qu'il allait interviewer le cheikh Mubarak Ali Shah Gilani, il est tué une semaine plus tard.
«Il y a douze ans, le 23 janvier 2002, Danny est parti de ma maison à Karachi, au Pakistan, pour une interview et n'est jamais revenu», raconte Asra Nomani au début de l'enquête. Tout le reste est un récit chronologique des évènements, la disparition de «Danny», la naissance de son enfant, puis de Shibli, le fils d'Asra, et les développements de l'affaire, le procès et la condamnation à mort d'Ahmed Omar Saïd Sheikh, le Project Daniel qui enquête... jusqu'aux déclarations et au procès de Khalid Sheikh Mohamed qui affirme avoir égorgé et décapité Daniel Pearl.
Plus qu'une enquête sur la mort de «Danny», l'article est l'histoire du deuil d'Asra Nomani, comme elle confie cette conversation:
«- Qu'est-ce que le deuil? ai-je récemment demandé au psychologue Steven Stosny, lui posant l'évidente question que j'avais éludée si longtemps.
- C'est une expression de l'amour, m'a-t-il répondu. Quand vous faites votre deuil, vous vous autorisez à aimer de nouveau.
- Comment fait-on son deuil? lui ai-je demandé.
- Vous célébrez la vie d'une personne en vivant pleinement votre vie.»