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En Allemagne, on ferme des prisons faute de détenus

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Devant la prison de haute sécurité de Stuttgart-Stammheim. REUTERS/Ralph Orlowski
Devant la prison de haute sécurité de Stuttgart-Stammheim. REUTERS/Ralph Orlowski

Alors qu'en France, la surpopulation carcérale atteint des sommets effroyables, en Allemagne, on commence à fermer des prisons. Le Land de Basse-Saxe vient d'annoncer la fermeture de deux centres de détention à moitié vides situés sur son territoire, rapporte le quotidien berlinois Die Welt.

La prison de Celle-Salinenmoor, qui comporte 212 places occupées par seulement 123 détenus, fermera ses portes à la fin de l'année. Celle de Braunschweig, également sous-peuplée (78 prisonniers pour 143 places), devrait être fermée d'ici 2016.

Le nombre de détenus n'a cessé en effet de chuter outre-Rhin au cours de ces dernières années. D'après les chiffres avancés par le quotidien bavarois Süddeutsche Zeitung, alors qu'en 2007, 64.273 personnes étaient incarcérées dans les établissements pénitenciers situés sur le territoire allemand, elles n'étaient plus que 50.374 à l'être en 2013.

À titre de comparaison, 67.088 personnes étaient placées en détention en France en septembre dernier, pour un total de 57.473 places seulement, comme le rapportait alors Le Monde.

La justice allemande serait-elle plus clémente que sa consoeur française? Non. D'après le quotidien bavarois, cette situation résulte d'une baisse de la criminalité, et en particulier du nombre d'homicides. D'après le criminologue Christian Pfeiffer, c'est le vieillissement démographique accéléré que connaît aujourd'hui l'Allemagne qui est responsable de cette baisse de la criminalité:

«La "grisification" de la République [allemande] booste énormément la sécurité intérieure.»

Bien que la population carcérale n'a cessé de diminuer depuis 2004 en Basse-Saxe (elle avoisine aujourd'hui les 5.400 détenus, soit un millier de moins qu'il y a dix ans), un nouveau centre de détention de 300 places a pourtant été ouvert l'an dernier —par le biais d'un partenariat public-privé avec une société immobilière, une première en Allemagne— dans la ville de Bremervörde. Raison avancée par le Land: cela permet de garantir à chaque détenu le droit à une cellule individuelle et d'améliorer les conditions sanitaires de détention.

Les deux prisons qui fermeront prochainement, construites au XIXème siècle, sont en effet considérées comme trop vétustes. Si la prison des Baumettes –—sa surpopulation carcérale, ses rats, ses cafards, ses cloportes, ses ampoules cassées, ses canalisations hors d'usage— se trouvait en Basse-Saxe, on peut imaginer qu'elle serait sans doute devenue un musée sur les conditions de détention abominables en usage au XXème siècle.

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