Une étude intitulée «Comment la préférence pour le brillant découle d’un besoin inné de l’eau» a été publiée fin décembre par le département marketing de l’université de Gand sur le site du Journal of Consumer Psychology.
Si nous sommes tous attirés par les choses brillantes, c'est parce que «nous en sommes venus à associer le brillant avec la richesse et le luxe», explique le site Fastcodesign. Mais voilà, les enfants eux n’ont pas la notion de la richesse et du luxe, et eux aiment aussi les choses qui brillent.
Vanessa M. Patrick, professeure à l'université de Houston, raconte à Fastcodesign que le groupe avait été intrigué par une étude de 2003 menée par des psychologues montrant que les nourrissons et les enfants en bas âge portent à la bouche et lèchent des jouets brillants d'une manière qui rappelle les enfants qui se précipitent sur des réserves d'eau de pluie dans les pays en développement.
La question que se sont alors posés les chercheurs était la suivante: y a-t-il un lien entre notre goût pour le brilliant et l'eau, une raison tenant à l'évolution?
Les chercheurs ont mis en place six tests pour éprouver leur théorie. Il fallait d'abord démontrer que les adultes et les enfants étaient tous deux attirés par la brillance. A l’aide de deux questionnaires, ils ont pu conclure que les adultes et les enfants préféraient le papier glacé au papier mat.
Dans un autre des six tests, 126 participants ont été divisés en trois groupes. Un groupe a mangé des biscuits salés sans eau, d’autres en ont mangé avec de l'eau, le troisième groupe n’a rien mangé ni bu. Huit photos ont ensuite été montrées aux participants, la moitié sur du papier mat, l’autre sur du papier glacé. Les trois groupes ont préféré celles sur papier glacé. Le groupe n’ayant pas bu d’eau avec les biscuits ont trouvé les photos brillantes encore plus attirantes que les autres groupes. «Plus leur désir d’eau était important, plus ils préféraient le brillant», résume Fastcodesign.
L’instinct naturel pour l’eau joue donc un rôle important dans le penchant pour le brillant. Vanessa M. Patrick revient sur cette notion de besoin naturel:
«Cette recherche montre que notre préférence pour le brillant pourrait être profondément enracinée et très humaine. (...) Il est humble de reconnaître que malgré notre sophistication et notre progrès en tant qu'espèce, nous sommes toujours attirés par les choses qui servent à nos besoins innés, dans ce cas, le besoin d'eau.»
Fastcodesign tient à signaler que cette préférence pour le brillant est discutable. Parfois le brillant peut transmettre un message erroné, la nourriture trop brillante par exemple, peut nous paraître trop grasse. Parfois, certains ne veulent plus de choses brillantes, comme on peut le lire dans ce cri du coeur publié sur Gizmodo: «Je hais les gadgets brillants».