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Des affiches anti-américaines retirées des rues de Téhéran

Temps de lecture : 2 min

Détail d'une des affiches de la campagne. Source:
Détail d'une des affiches de la campagne. Source:

Des affiches anti-américaines installées dans les rues de Téhéran, la capitale iranienne, ont été retirées dimanche 27 octobre, quelques jours seulement après le début de la campagne. Sur ces affiches, sponsorisées par une ONG culturelle, l’OWJ Institute, dont le slogan est «L’honnêteté à la manière américaine», un dignitaire américain fait face à un diplomate iranien, censé évoquer le nouveau ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, précise le Washington Post.

Sous la table, des signes d’agressivité, cachés à l’interlocuteur iranien, sont associés à l’Américain: un chien d’attaque tenu en laisse sur une affiche, un pantalon de treillis militaire et un fusil sur une autre. La campagne a évidemment pour but de montrer que, derrière la volonté de négociation affichée, le gouvernement américain a des intentions belliqueuses vis-à-vis de l’Iran.

Si des affiches ont été retirées, certaines banderolles ont été simplement édulcorées, portant un message bien plus apaisant, comme «Dans un monde rempli d’oppression, nous n’oppressons pas, ni n’autorisons l’oppression».

Officiellement, c’est parce que les affiches ont été posées sans autorisation de la municipalité de Téhéran qu’elles ont été retirées. Mais en réalité, écrit The Atlantic Wire, «ce geste a été vu par beaucoup comme un retour en arrière par rapport à la ligne des conservateurs du régime».

Car cette campagne d’affichage n’arrivait pas n’importe quand. Elle a été mise en place une semaine avant l’anniversaire de la prise d’otages de l’ambassade américaine de Téhéran du 4 novembre 1979, considérée comme une date symbole de la lutte du régime contre le «Grand Satan» américain.

Le 27 septembre dernier, le nouveau président iranien Hassan Rohani et Barack Obama ont échangé une conversation téléphonique, un geste jugé «historique» qui n’avait pas eu lieu entre les deux Etats depuis 1979. Rohani a multiplié les gestes d’apaisement et d’ouverture, en particulier en reconnaissant l'Holocauste lors d’une interview à CNN réalisée à New York après son discours à l'ONU.

Iran et Etats-Unis sont à présent lancés dans des négociations sur le programme nucléaire militaire iranien, négociations qualifiées elles aussi d'«historiques».

Certains adversaires du régime estiment néanmoins que le président Rohani joue un double jeu, et a lancé son offensive de charme pour des raisons tactiques, notamment pour gagner du temps et poursuivre ainsi le programme nucléaire du pays.

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