Les pays bénéficiaires de l’aide américaine sont-ils les plus anti-américains? C’est la conclusion que tire le site Parallels d’une étude menée par le Pew Research Center sur la popularité comparée de la Chine et des Etats-Unis à travers le monde. Si le principal résultat de cette enquête est de montrer que les Etats-Unis restent plus populaires que la Chine, avec 63% d’opinions positives sur l’ensemble du globe, contre 50% pour la puissance concurrente, Parallels relève une autre donnée. Selon le site, les rares pays à être majoritairement défavorables aux Etats-Unis, c’est-à-dire principalement des pays du Moyen-Orient, sont aussi ceux qui reçoivent une aide américaine importante.
Par exemple, en Egypte, pays qui reçoit 1,3 à 1,5 milliard de dollars d’aide américaine par an –une aide d’ailleurs remise en question à la suite de la destitution du Président Morsi–, seuls 16% de la population a une vision positive des Etats-Unis. Le site souligne que ces données ont été recueillies au printemps 2013, soit avant le soulèvement de l’été, qui a probablement contribué à relancer l’antiaméricanisme des Egyptiens.
De même, les Palestiniens, qui reçoivent une aide annuelle d’environ 500 millions de dollars, ne sont que 16% à apprécier les Etats-Unis, et ce malgré les initiatives de ces derniers en faveur de la reprise des négociations avec Israël. Même combat en Jordanie, avec 600 millions de dollars d’aide et 14% d’opinions favorables.
Le plus spectaculaire reste le Pakistan, qui bénéficie de près d’un milliard de dollars d’aide annuelle, et où le généreux donateur ne récolte que 11% d’opinions positives.
Parallels souligne qu’on ne peut évidemment pas envisager de lien de causalité entre aide américaine et anti-américanisme, et reconnaît quelques exceptions à son observation.
A commencer par le premier bénéficiaire de l’aide américaine, avec 3 milliards de dollars par an: Israël. Là bas, les Etats-Unis sont perçus de manière positive à 83%.
Quoi qu’il en soit, Parallels rappelle que l’objectif de l’aide des Etats-Unis, qui va de l’envoi de nourriture dans les pays les plus pauvres à l’envoi d’armes dans des pays en guerre, n’est pas en premier lieu de conquérir le cœur des populations locales. Les Etats-Unis délivrent une assistance avant tout aux pays qu’ils considèrent importants d’un point de vue stratégique, et ces pays ne sont pas nécessairement leurs meilleurs amis.