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Scandale Prism: Twitter a refusé de coopérer avec le gouvernement américain

Temps de lecture : 2 min

capture d'écran de la homepage anglaise de Twitter, Flickr, licence CC BY, keyac
capture d'écran de la homepage anglaise de Twitter, Flickr, licence CC BY, keyac

Le scandale Prism continue de monopiliser les Etats-Unis. Si le Washington Post et The Guardian ont été les premiers à sortir le scoop selon lequel la NSA (National Security Agency) a obtenu l'accès aux serveurs centraux des plus grandes compagnies Internet américaines, un jour après, The New York a bien bossé pour rattraper son retard.

L'article de Claire Caine Miller (et, pour être juste, huit autres journalistes crédités en bas de l'article) fournit un compte-rendu détaillé qui, à première vue, semble dissiper les premières contradictions de l'histoire.

Un des principaux points qui mérite d'être souligné est comment Twitter a tout simplement refusé de coopérer. Jusqu'à présent, il semble que le site de microbloging est la seule grande entreprise qui a refusé de simplifier la tâche au gouvernement pour accéder aux données.

Vendredi, la confusion régnait parce que toutes les compagnies prétendûment impliquées dans le scandale ont nié avec véhémence avoir donné un accès direct à leurs serveurs au gouvernement. Mentent-ils? Pas vraiment, selon The New York Times. Prism ne donne pas un accès illimité au gouvernement qui passerait par une sorte de porte de derrière. Les compagnies ont donné leur accord pour mettre en place un moyen plus simple de partager des informations qu'elles sont déjà tenues légalement de partager en vertu du Foreign Intelligence Surveillance Act (Fisa). Selon The New York Times:

«En gros, on a demandé aux entreprises de créer une boîte aux lettres verrouillée et d'en donner la clé au gouvernement, selon des personnes au courant des négociations. Facebook, par exemple, a construit un système de demande et de partage d'informations, selon les mêmes sources.

Les données ainsi partagées, selon ces sources, sont partagées après que les avocats des entreprises ont vérifié que la requête sur la base de Fisa est conforme aux pratiques de la compagnie. Elles ne sont donc pas envoyées automatiquement ou en vrac, et le gouvernement n'a pas un accès illimité aux serveurs des compagnies. Au contraire, selon ces sources, il s'agit d'un moyen plus sûr et plus efficace de remettre les données.»

Il est aussi tout à fait possible que si les compagnies ont refusé de coopérer avec les représentants du gouvernement, c'est parce que ceux dont le boulot est de se conformer aux demandes Fisa n'ont pas le droit d'en parler avec leurs collègues. Certains ont même une habilitation de sécurité, rapporte The New York Times.

Daniel Politi

Traduit par Cécile Chalancon

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