L'ambassade de France à Tripoli, en Libye, a été visée par un attentat à la voiture piégée ce mardi 23 avril au matin. Deux gardes affectés à la sécurité de l'établissement seraient blessés, et les dégâts matériels seraient importants, le bâtiment de l'ambassade étant extrêmement endommagé.
Comme le note Al-Jazeera, c'est la première attaque du type dans la capitale libyenne depuis la chute de Mouammar Kadhafi. En revanche, plusieurs consulats ou ambassades ont été directement visés par des attentats ailleurs en Libye:
La mort de l'ambassadeur Christopher Stevens
Le 11 septembre 2012, le consulat américain de Benghazi est attaqué à la roquette et à l'arme automatique. Quatre personnes meurent dans cet attentat, dont l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens. Les Marines étaient ensuite allés renforcer la sécurité des postes consulaires américains à l'étranger.
La veille de sa mort, un diplomate américain en poste à Benghazi, Sean Smith, annonçait une attaque imminente. Il écrivait en ligne:
«Il n'est pas sûr que nous ne mourrions pas ce soir. Nous avons vu un de nos "policiers" qui garde le bâtiment prendre des photos.»
Christopher Stevens s'inquiétait de ce qu'il appelait «les menaces sans fin sur la sécurité à Benghazi», et avait mentionné être sur «une liste des cibles d'al-Qaida», selon une source proche de l'ambassadeur, à qui CNN a parlé après l'attentat (Hillary Clinton a dit n'avoir aucune information indiquant qu'il l'était).
Quelques mois plus tôt, en juin 2012, une bombe avait explosé devant le consulat américain de Benghazi.
La tentative ratée contre le consul d'Italie et d'Angleterre
En janvier 2013, le consul d'Italie à Benghazi, Guido De Sanctis, a échappé à un attentat. Il circulait dans sa voiture blindée lorsque des tirs ont eu lieu, mais personne n'a été blessé. L'AFP notait alors que l'Italie, ancienne puissance coloniale, avait des rapports étroits avec Mouammar Kadhafi avant le soulèvement et la mort du chef d'Etat.
Quelques mois plus tôt, en juin 2012, l'ambassadeur britannique échappait à une attaque dans son véhicule. Deux de ses gardes du corps étaient blessés dans cette attaque à la grenade revendiquée par des extrémistes se réclamant d'al-Qaida.
Débarquement dans le consulat tunisien
En juin 2012, un groupe d'hommes armés a débarqué dans le consulat tunisien de Benghazi pour «protester contre une exposition en Tunisie qui insulte l'islam», d'après un agent de sécurité du consulat. Il a raconté à Reuters que 20 hommes sont entrés avec des kalachnikovs et ont brûlé le drapeau tunisien.
La Croix rouge et les Nations unies
En mai 2012, un groupuscule djihadiste attaque les locaux du Comité international de la Croix rouge –accusé de se livrer à «la propagation du christianisme»–, à Benghazi. Un mois plus tard, les bureaux de la Croix rouge à Misrata, une ville portuaire de Libye à une centaine de kilomètres à l'est de Tripoli, sont visés par une seconde explosion.
Le 10 décembre 2012, c'était un convoi de l'ONU qui était attaqué, dans la région de Khoms, à une centaine de kilomètres à l'est de Tripoli. Deux véhicules ont été la cible de tirs, qui n'ont pas fait de blessés. Cette attaque survenait 8 mois après un attentat contre un autre convoi de l'ONU, transportant le responsable de la mission onusienne en Libye, le Britannique Ian Martin. Une bombe avait été lancée sur son véhicule à Benghazi, sans faire de mort. C'était la première attaque de ce type visant une mission étrangère depuis la chute de Mouammar Kadhafi, rapportait à l'époque Reuters.
C.D.