Le bilan provisoire des deux explosions près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston, ce mardi, est élevé: deux morts, une vingtaine de blessés. Et si les autorités évitent d'utiliser les mots «attentats» ou «attaques», la simultanéité des deux explosions ne laisse guère de doute. Le chef de la police de Boston Ed Davis, à qui des journalistes ont demandé si ces explosions étaient des actes de terrorisme, a ainsi répondu: «Nous ne voulons exclure aucune piste, mais vous pouvez tirer vos propres conclusions».
Qui pourrait être derrière ces bombes, déclenchées à quelques secondes d'écart, et à moins de 50 mètres l'une de l'autre? «Il n'y a pas eu d'information immédiate sur le motif ou l'identité de ceux qui ont pu provoquer cette attaque et Washington a précisé qu'ils n'avaient pas reçu de revendication immédiate», rappelle la radio publique NPR.
Les enquêteurs détiendraient cependant un suspect. Seul le New York Post assure qu'il s'agirait d'un ressortissant saoudien, et qu'il serait sous surveillance dans un hôpital de Boston dont le nom n'a pas été indiqué, selon le quotidien qui assure tenir ces informations des forces de police. Ce qu'a pourtant démenti la police. Ce suspect serait âgé d'une vingtaine d'années.
Se souvenir du 11-Septembre
Du coup, la piste du terrorisme islamique a été vite dégainée par le Dallas Morning News, qui s'accroche à des symboles: l'éditorialiste Tod Robberson, tout en soulignant que les causes de l'attentat sont encore ignorées, écrit:
On ne peut s'empêcher de remarquer que Boston est le lieu d'où ont décollé les deux avions qui prirent leur envol le 11 septembre 2001, pour détruire le World Trade Center à New York. L'une des caractéristiques d'Al-Qaida et de ses branches est de lancer des attaques photogéniques qui puissent causer des dommages maximum (...) et, plus que tout, qui induisent une couverture télévisée d'importance. Environ 27.000 personnes courent le marathon de Boston, et des milliers d'autres se rassemblent sur leur passage».
Théorie du complot
Si les derniers attentats très médiatisés sur le sol américain sont à mettre à l'actif de la piste d'al-Qaïda, les Américains n'oublient pas la piste intérieure. Les «bombes artisanales» utilisées à Boston évoquent aussi celle qui a explosé durant un autre événement sportif, les JO d’Atlanta de 1996, dans le parc du Centenaire, au beau milieu du village Olympique. Il fit deux morts, et plus d'une centaine de blessés. Pour cet attentat, Eric Rudolph, un proche des milices hostiles au gouvernement fédéra fut arrêté et condamné à perpétuité en 2005. On n'oubliera pas non plus l'attentat, le 19 avril 1995, d'un batiment fédéral à Oklahoma City, qui fit 168 morts de victimes. Là encore, la piste intérieure.
On ne peut exclure non plus la possibilité d'un acte solitaire, à la manière de celui perpétré par Anders Breivik en Norvège en juillet 2011. Le terroriste d'extrême droite provoqua la mort de 77 personnes et en blessa 151 autres.
Les conspirationnistes ne se satisfont pas de ces pistes et n'ont pas perdu de temps. A leur tête, Alex Jones, animateur de radio américain et connu comme un fameux théoricien du complot, s'est déjà exprimé, rapporte Salon. Pour lui, ces explosions sont le fait du gouvernement, et celui-ci s'apprête à en rendre la droite responsable. Signe fort selon Jones: ces attaques se sont produites le jour du Patriots’ Day, jour commémorant les premières batailles de la Guerre d'Indépendance et fêté notamment par le Mouvement des Miliciens (mouvement d'extrême-droite).