Ce week-end, Mitt Romney a diffusé une nouvelle vidéo de campagne dans l'Etat de l'Ohio, où il arriverait, selon un sondage récent, à égalité avec son adversaire, même si la moyenne des enquêtes le donne environ deux points derrière. Le but était d'affirmer qu'il avait un plan pour sauver l'industrie automobile —particulièrement importante pour l'économie de l'Etat—, contrairement à Barack Obama:
«Obama a mis GM [General Motors] et Chrysler en faillite et a vendu Chrysler aux Italiens [le groupe Fiat, propriétaire du constructeur, NDLR], qui s'apprêtent à fabriquer les Jeeps en Chine.»
Or, les choses sont en réalité un peu plus compliquées que cela. Le porte-parole de Chrysler, Gualberto Ranieri, a expliqué le 25 octobre sur le blog de l'entreprise que Chrysler n'avait pas l'intention d'arrêter de fabriquer ses Jeeps en Amérique:
«Mettons les choses au clair: Jeep n'a pas l'intention de déplacer la production de ses Jeeps d'Amérique du Nord vers la Chine. [...] Les chaînes de montage de Jeep aux Etats-Unis continueront à fonctionner.»
Le porte-parole de Chrysler ne répondait pas à la vidéo du candidat républicain mais à une dépêche du 22 octobre de Bloomberg, dans laquelle des dirigeants du groupe affirmaient que la production de Jeeps pourrait se faire partiellement ou totalement en Chine car la demande augmente.
Autre affirmation sur laquelle revient le Huffington Post: Obama a mis GM et Chrysler en faillite.
«C'est vrai. Mais c'était aussi le plan que Romney avait prescrit à la fin 2008 et au début 2009. La différence, c'est qu'Obama a défendu un prêt relais du gouvernement pour aider les entreprises automobiles à traverser la faillite, alors que Mitt Romney voulait que le secteur privé paie l'addition.»
Enfin, dernier couac de la vidéo: Mitt Romney affirme que le Detroit News le soutient dans son combat pour sauver l'industrie automobile. Or, le journal a en effet affirmé son soutien au candidat républicain mais l'a aussi vivement critiqué pour sa position lors du sauvetage de General Motors en 2008:
«Dans sa tristement célèbre tribune dans le New York Times, "Laissons Detroit faire faillite", il avait tort de suggérer que les fabricants de voitures pourraient trouver des liquidités sur les marchés privés.»