Obama a perdu le premier débat présidentiel d'après les médias américains, devant la performance solide de Mitt Romney. Mais pour The Daily Beast, le vrai perdant du débat du 3 octobre, c'est la vérité. Pour le magazine, «la partie la plus douloureuse [du débat] était de regarder Romney mentir si éhontement, et de voir Obama échouer à le remettre en cause encore et encore».
Résultat, d'après Michelle Goldberg dans le Daily Beast, «la plupart des télespectateurs garderont une vue sérieusement déformée des propositions du candidat républicain», peu importe ce que les fact-checkers en diront.
Et les fact-checkers (dont les médias américains sont aussi friands que les nôtres), ont dit beaucoup de choses sur le débat. D'abord sur les mensonges ou les semi-vérités de Romney soulevées par le Daily Beast:
- Le Républicain a par exemple dit que les prix de l'essence avaient doublé sous Obama. Or d'après le Washington Post, le gallon d'essence coûtait en moyenne 1,83$ à la veille de la prise de fonction du Président, mais ce prix bas était dû à la crise économique. En 2004, le prix moyen était de 3,67$, soit pas loin du prix actuel, 3,72$.
- Romney a également affirmé que le déficit américain avait doublé pendant le mandat d'Obama, ce qui est faux, rapporte le New York Times. Le deficit 2012 devrait même être un peu inférieur à celui de l'année fiscale 2009. Et il représente 7,3% de l'économie américaine en 2012 par rapport à 10,1% en 2009.
Contrairement à ce que l'article de Michelle Goldberg laisse entendre, Romney n'a pas été le seul à mentir, et les fact-checkers relèvent également les déformations de Barack Obama.
- Le Washington Post estime ainsi qu'il a voulu attribuer une baisse des coûts de santé à son Obamacare, alors que la majorité de son plan n'a pas encore été mis en pratique.
- Le Président a également répété qu'on pourrait «utiliser une partie de l'argent qu'on économise en diminuant notre présence dans deux guerres pour reconstruire l'Amérique». L'Associated Press explique que les guerres en Irak et en Afghanistan ont été financées principalement sur des emprunts, et qu'arrêter ces guerres ne crée donc pas un nouveau réservoir d'argent qui pourrait être utilisé pour autre chose.