Un ancien gouverneur républicain qui, lors d’une campagne présidentielle, doit faire face à un président sortant vulnérable, une économie affaiblie et une crise au Moyen-Orient, cela ne vous rappelle rien?
Ce contexte particulier fut celui que connut Ronald Reagan lors de sa campagne victorieuse de 1980. A l’époque, le candidat républicain s’était largement imposé face au président sortant Jimmy Carter, et avait ainsi été élu pour le premier de ses deux mandats à la Maison Blanche.
Pour Mitt Romney, la ressemblance entre le contexte du début des années 1980 et celui que connaît actuellement les Etats-Unis le pousse à établir un parallèle entre sa candidature et celle de l’ancien président américain. Le site Real Clear Politics avait d’ailleurs déjà noté ce parallèle, considérant pour sa part qu’au niveau de son programme économique, Mitt Romney était le candidat républicain le plus conservateur depuis Ronald Reagan.
Mais selon Politico, des partisans du camp républicain contestent cette analogie. Lou Cannon, biographe de Reagan qui a couvert la campagne de 1980 pour le Washington Post, considère même que ce parallèle est un raccourci:
«Il est difficile de faire de Barack Obama un Jimmy Carter, et c’est encore plus compliqué de faire de Mitt Romney un Ronald Reagan. Je ne dis pas cela pour manquer de respect à Romney, mais je trouve qu’il mène une mauvaise campagne.»
Politico relève que le principal problème de Mitt Romney réside dans la popularité de Barack Obama, qui ne faiblit pas malgré le contexte économique difficile. Craig Shirley, autre biographe de Reagan, est encore plus acerbe, comparant la candidature de Mitt Romney à un tableau impressionniste:
«Si vous vous tenez loin, vous vous dites, “Il y a peut-être quelques similarités entre 1980 et 2012”. Mais plus vous vous approchez du tableau, moins les deux images correspondent.»
Pas très encourageant pour le candidat républicain qui, au contraire de son modèle de 1980, ne décolle toujours pas dans les sondages. Sa popularité a même été récemment mise à mal après la diffusion sur Internet de deux vidéos qui ont fait tache dans sa campagne.
Sur la première, le prétendant à la Maison Blanche s'en prenait à la moitié de l'électorat américain, considérant que 47% des électeurs étaient des gens «qui dépendent du gouvernement, qui croient qu'ils sont des victimes, qui pensent que le gouvernement a la responsabilité de s'occuper d'eux». Enfin sur la seconde, il estimait qu'il n'y avait rien à faire pour régler le conflit israélo-palestinien. Pas de quoi susciter la confiance des futurs électeurs.