François Hollande n'a pas encore été intronisé président, mais certains riches ont déjà fait leurs cartons. D’après Bloomberg, plusieurs centaines de ménages français seraient en train de préparer leur départ pour Londres, Bruxelles ou la Suisse. Et visiblement, c’est la promesse de campagne du candidat socialiste de taxer les revenus du travail supérieur à 1 million d’euros à 75% qui aura été déterminante dans le choix du départ.
D’après l’agent immobilier Knight Frank, dans des zones comme South Kensington à Londres, les Français sont le second groupe d’acheteurs de biens immobiliers après les Britanniques. D’après lui, depuis le début de l’année, les demandes de Français ont augmenté de près de 19%. En Belgique et en Suisse, la situation est similaire. Julien Berckmans, un agent immobilier bruxellois, raconte qu’il a reçu cinq coups de fil de familles françaises lundi 7 mai, après la victoire de Hollande.
«La France a un problème avec l'argent»
Au-delà de la nouvelle taxe, c’est l'ambiance générale à l'égard des plus riches qui pousse au départ. Notamment la petite phrase de François Hollande déclarant «Je n’aime pas les riches». Pour Jeremie Le Febvre, un investisseur qui prévoit de partir à Singapour, le problème «c’est que la taxe Hollande est un symbole qui sert à faire passer des valeurs stigmatisantes». Il ajoute:
«Ce qui me pousse vraiment à partir, c’est le fait que je ne partage pas les valeurs qui sont sorties des urnes: le rejet de l’ambition et du succès. La relation compliquée de la France avec l’argent fait partie de l'identité du pays, mais là ça a atteint un stade inédit. Même si c’est utopique, j’ai besoin de croire que pour moi et mes descendants, le ciel est la seule limite»
Entre 10.000 et 20.000 concernés par la taxe de François Hollande
Même son de cloche chez Marc Smoncini le créateur de Meetic. Dans une interview donnée à BFM il explique que «vue de l’extérieur la France est le dernier pays où un entrepreneur veut venir. Je ne connais aucun Britannique qui soit venu ici pour créer une entreprise, par contre je connais plein de jeunes Français qui sont partis à Londres ces dernières semaines».
D’après le syndicat français SNUI, entre 10.000 et 20.000 ménages pourraient quitter la France seraient concernés par la loi sur les 75% de François Hollande. Dans tous les cas, cette politique est loin de déplaire aux Britanniques. Le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, souhaite déjà la bienvenue aux futurs expats:
«Nous sommes dans un monde globalisé. Et si votre propre président ne veut pas des emplois, des opportunités et de la croissance que vous générez, nous oui.»
L'article a été corrigé le lundi 21 mai 2012