A l’époque, ils n’avaient pas encore de moteur, mais quelques chevaux plutôt courageux. Selon un article du New York Times, le premier food truck a vu le jour aux Etats-Unis en 1872. Et comme on pourrait s’y attendre, à part sa dénomination et l’odeur du gazole, pas grand chose n’a changé depuis. Ou presque.
Une fenêtre découpée à même un wagon de bois et de quoi cuire un oeuf ont suffit pour donner naissance au premier fast-food branché. Walter Scott, son créateur, gare chaque soir l’engin dans la cour d’un média local, à Providence (Rhode Island). Derrière son comptoir improvisé, il sert aux journalistes qui travaillent tard cafés, sandwiches et tartes, sans se douter que son invention n’était que la première de ce que les Américains allaient appeler les lunch wagon.
Car le succès est immédiat. C’est même une nouvelle mode gastronomique qui vient de naître. En quelques années, les lunch wagon se multiplient sur la côte Ouest des Etats-Unis, sous des appellations plus inventives les unes que les autres.
Les chevaux qui tiraient les wagons finissent par disparaître et laissent place aux camions, plus faciles à déplacer. Leurs formes deviennent extravagantes. En 1936, le premier véhicule en forme de hot-dog géant voit le jour aux États-Unis. Quinze ans plus tard, les camions des vendeurs de crème glacée font aussi leur apparition, suivis par une petite mélodie pour indiquer leur approche aux passants.
Pourtant, les food trucks tels que nous les connaissons aujourd’hui, qui visent à proposer une expérience plus «gastronomique», ne sont pas nés sur la côte Ouest des Etats-Unis. D’après le New York Times, ils descendraient plutôt des cantines ambulantes apparues après la Seconde Guerre mondiale.
Ceux qu’aujourd’hui nous appelons food truck (ou gourmet truck de l'autre côté de l'Atlantique) ont été imaginés il y a seulement six ans par deux entrepreneurs de Los Angeles. Leur idée se basait sur l’originalité, plus que sur le simple assouvissement de la faim des travailleurs: il s’agissait d’insérer des mets coréens dans des tacos. Grâce aux réseaux sociaux, en particulier à leur page Twitter, ils sont parvenus à se faire connaître très rapidement du grand public. Aujourd’hui, leur page compte 123.000 abonnés.
Le modèle est très vite arrivé en France, où le premier «food truck gourmet», Le Camion qui fume, créé lui aussi par une Américaine, a vu le jour en 2011,