Non, pierre-feuille-ciseaux n’est pas un jeu de hasard. C’était ce qu’expliquait Brad Fox dans une intervention sur Quora reprise sur Slate.fr et donnait au passage, six techniques pour l’emporter.
«Avant que tout le monde ne se moque, sachez qu’il y a de la technique dans ce sport qu'est pierre-feuille-ciseaux. Si vous regardez les participants des derniers championnats du monde de shifumi (qui rassemblent régulièrement plus de 500 compétiteurs), les mêmes personnes se retrouvent dans les premières places année après année, ce qui montre clairement que le talent peut avoir un effet majeur sur le résultat.»
Il existe plusieurs techniques pour battre son adversaire à pierre-feuille-ciseaux. On vous avait déjà conseillé de vous bander les yeux. Merci Alfred avait également diffusé ce flowchart en récupérant les données de la World Paper Society.
Plus récemment, la Technology Review du MIT a repéré que des scientifiques chinois de l’Université de Zhejiang ont également décidé d’apporter leur pierre à l’édifice.
«Zhijan Wang, Bin Xu et Hai-Jun Zhou ont conduit cette étude auprès de 360 étudiants de l’Université de Zhejiang et les ont répartis dans 60 groupes de six joueurs. Dans chaque groupe, ils joué 300 tours de pierre-feuille-ciseaux.»
Le premier tour n’est pas prévisible. Mais à partir du deuxième, cela devient plus stratégique, explique le Washington Post.
«Si un joueur gagne, il refera la même action.
S’il perd, il en changera généralement, dans le sens des aiguilles d’une montre. Il passera de la pierre au papier, du papier aux ciseaux et des ciseaux à la pierre.»
Cette étude vient donc finir de mettre à mal l’équilibre de Nash. Selon cette théorie des jeux, les joueurs choisissent autant chacune des options au fil du temps. Mais surtout, comme le remarque le Washington Post, cette étude a des implications fascinantes en ce qui concerne la psychologie.
«Il semble que les actions choisies suivent un modèle cyclique –ce qui veut dire que des joueurs sournois peuvent utiliser la "réponse conditionnelle", une réaction à un stimulus spécifique, pour optimiser leurs chances.»
Pour les trois chercheurs, ce dernier aspect sera intéressant à analyser dans le futur:
«Sur un point plus biologique, que la réponse conditionnelle soit un mécanisme de prise de décision basique du cerveau humain ou simplement une conséquence des mécanismes neuraux plus fondamentaux représente un défi pour de prochaines études.»
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