Boire & manger / Société

«Meilleur restaurant du monde»: encore le Noma, et toujours aussi peu de femmes

Temps de lecture : 2 min

Restaurant Noma: Rå rejer med tang, rabarber og urter/ cyclonebill via Flickr CCLicence By

Chaque année, la revue britannique Restaurant élit «les 50 meilleurs restaurants du monde», «World’s 50 Best Restaurants», résultat du vote de 900 «experts» du monde entier, chefs ou critiques gastronomiques. La cérémonie 2014 avait lieu ce lundi 28 avril.

La prestigieuse place de meilleure table de la planète revient cette année au Noma, à Copenhague, et à son chef René Redzepi (qui était second l’année dernière après avoir été premier pendant trois années).

La deuxième place revient à El Celler de Can Roca, des frères Roca en Espagne... qui étaient quant à eux premiers l’année dernière.

Les petits chanceux à avoir eu la première place ne sont pas nombreux. Comme le souligne l’AFP, «depuis la création de ce classement en 2002, seuls trois autres établissements ont été distingués outre le "Noma" et "El Celler": l'espagnol "El Bulli" de Ferran Adria, fermé depuis fin 2011, a été consacré à cinq reprises (2002, 2006, 2007, 2008, 2009), le californien "The French Laundry" de Thomas Keller (2003 et 2004) et le britannique "Fat Duck" de Heston Blumenthal (2005)».

Quid des frenchies? On trouve dans le classement 2014 le Mirazur de Mauro Colagreco, l’Arpège d’Alain Passard, le Chateaubriand d’Inaki Aizpitarte, l’Atelier Saint-Germain de Joël Robuchon et l’Astrance de Pascal Barbot.

Ce prix est cependant souvent critiqué, notamment parce que des marques de l’agro-alimentaire sont de généraux «partenaires» (San Pellegrino est même associé au nom du classement).

Les méthodes ne font pas non plus l'unanimité. Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef du site Atabula, a signé un édito intitulé «Juré, on ne m’y reprendra plus», à propos de son expérience de membre du jury en 2013. Il y dénonce «l’opacité totale qui règne à tous les niveaux», et «ce sentiment diffus d’être pris pour un simple prête-nom anonyme, une machine à vote aléatoire dont nul ne sait comment il est ensuite traité par ceux qui, dans leur coin, vont compulser les résultats à leur sauce».

Le critique gastronomique François-Régis Gaudry avait aussi claqué la porte du jury en 2010, et expliqué dans une lettre ouverte les «méthodes contestables»:

«Il faut vous rendre à l’évidence: votre classement n’est en fait que la chambre d’enregistrement du buzz médiatique, avec ses modes, ses effets de loupe, ses engouements excessifs, ses humeurs moutonnières et ses petites manoeuvres. Ou, si vous préférez, un snapshot à un temps T des rapports de forces médiatiques dans la marmite internationale.»

Bon, et autre chose. Le concours a un prix spécial de «meilleure femme chef du monde» (attribuée à Helena Rizzo cette année). Mais à part ça, regardez les visages des 50 lauréats 2014 du classement général. Vous voyez combien de femmes? On les compte très largement sur les doigts d'une seule main. Ça manque décidemment encore et toujours de femmes dans la gastronomie.

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