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«Nous construisons Iron Man»: pourquoi cette blague de Barack Obama n'en est pas une

Temps de lecture : 3 min

Barack Obama le 25 février et photo du film Iron Man

La formule a eu le don de provoquer l'hilarité.

A l'occasion d'un discours le 25 février dernier à la Maison Blanche, Barack Obama a lancé dans un sourire qu'«en gros, il était là pour annoncer que [les Etats-Unis] construisent Iron Man».

Et de poursuivre la petite blague (après 18 secondes sur la vidéo):

«Je vais d'ailleurs décoller dans une seconde!

C'est un projet sur lequel on travaille depuis un certain temps [rires].

Pas vraiment....

Peut-être....

C'est [une information] classifiée!»


Au-delà de l'indéniable talent d'animateur du président des Etats-Unis et des rires de la salle, des observateurs se sont attardés sur l'annonce en elle-même: la construction d'Iron Man. Ou plus exactement, de l'incroyable armure du super héros du même nom, qui habite les pages des comics Marvel depuis les années 1960.

Ce personnage de génie multimillionaire dragueur et porté sur la bouteille, incarné au cinéma par Robert Downey Jr., tire en effet son super pouvoir non pas d'une mutation génétique, ou d'origines extraterrestres, mais d'une combinaison qu'il a créée de toute pièce, truffée de capteurs et d'armes ultra-sophistiqués.

Si les gens ont pris l'annonce de Barack Obama pour une blague, «la vérité est que oui, l'armée américaine construit Iron Man, écrit Gizmodo, et les premiers prototypes arrivent en juin».

Cette version militaire, américaine –et bien réelle– de l'armure du super héros porte le petit nom de TALOS pour «Tactical Assault Light Operator Suit» («armure légère d'assaut tactique»), rappelle Slate.com.

Si cet Iron Man là ne vole pas, ou ne contient pas «de petits missiles», «la liste des fonctionnalités reste tout de même extrêmement impressionnante», écrivait déjà Gizmodo en novembre dernier.

Protection contre les balles et les chocs, armure ignifugée, technologies et capteurs embarqués, peut-on lire dans la plaquette officielle délivrée en mai 2013 par les Forces d'Opérations Spéciales américaines, mais surtout un dispositif visuel placé au niveau de la tête «qui donnera des informations en temps réel sur l'affrontement, ainsi qu'une vision nocturne», complète Gizmodo.

Un dispositif pas complètement futuriste puisque le chef des Opérations spéciales américaines déclarait en février que les premiers prototypes «pourraient être testés cet été», rapporte le site Defense Tech. Le déploiement de l'armure sur le terrain est pour sa part fixé à l'horizon 2018.

Une panoplie à ajouter au contingent déjà bien fourni de drones et de robots de combat que compte l'armée américaine, qu'elle entend en plus continuer à développer.

Et pour mener à bien cette mission de recherche et développement, soutenue notamment par l'emblématique Darpa (d'où proviennent notamment les prémices d'Internet), l'Administration pourra en plus compter sur la capacité du Président à désamorcer les peurs liés à un éventuel soulèvement d'une armée de robots façon Terminator.

Barack Obama et ses équipes ont en effet le don de savoir s'emparer de l'univers de la culture populaire: la preuve ici avec Iron Man ou début 2013 avec Star Wars, quand la Maison Blanche avait répondu avec beaucoup d'humour à une pétition demandant la construction de l'Etoile noire:

«L’Administration partage votre désir de création d’emplois et d’une défense nationale forte, mais une Etoile de la Mort n’est pas envisageable. Voici quelques raisons:

  • La construction d’une Etoile de la Mort a un prix estimé à plus de 850.000.000.000.000.000$. Et nous travaillons dur pour réduire le déficit, pas pour l’augmenter.
  • L’administration ne soutient pas l’explosion de planètes.
  • Et pourquoi dépenserions-nous sans compter les dollars de vos impôts pour construire une Etoile de la Mort avec une faille fondamentale qui peut être exploitée par un vaisseau piloté par un seul homme?»

Dans la même veine, Washington avait officiellement réagi à une vidéo complotiste expliquant que les garde du corps de Barack Obama étaient des extraterrestres de type reptiliens, capables de changer de forme. La porte-parole du Conseil de sécurité nationale, rattaché à la Présidence, avait répondu à Wired qu'elle «ne pouvait pas confirmer les affirmations faites dans cette vidéo, mais que tout programme visant à protéger le Président avec des aliens ou des robots aurait probablement été limité ou éliminé du budget». Et de conclure:

«Je vous renvoie à la Zone 51 pour plus de détails.»

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