Afin de célébrer l'expérience unique de l'accouchement, certaines mères américaines font des posters avec leur placenta.
Appliqué sur du papier, l’organe sanguinolent laisse une trace qui ressemble vaguement à un arbre, avec le cordon ombilical symbolisant le tronc. Les parents peuvent ensuite encadrer l’affiche pour décorer la maison.
Les compagnies qui déshydratent le placenta pour en faire des gélules comestibles (censées être efficaces pour la prévention de la dépression post-partum) proposent aussi ces services artistiques à la demande. A Portland –ville néo-hippie par excellence–, la fondatrice de Tree of Life Placenta Services dit avoir déjà vendu une centaine de posters. Elle explique:
«C'est une belle façon de célébrer la naissance et de remercier le placenta d’avoir permis au bébé de grandir.»
Les parents qui savent dessiner peuvent ajouter des petits personnages autour de cet «arbre de vie».
Il est aussi possible de faire son affiche chez soi, en utilisant le sang originel ou de la peinture à l’eau. Une vidéo explique qu’il suffit d'étaler le placenta sur une serviette, puis de placer une grande feuille de papier dessus et de tapoter.
Attention, le placenta doit être bien frais. Heureusement, s’il n’est pas utilisé trois jours après la naissance, on peut le mettre au congélateur.
Une fois immortalisé sur papier, le placenta peut être cuit et mangé (notamment sous forme de milk shake).
Une jeune artiste britannique a découvert d’autres potentialités artistiques pour cet amas de tissus spongieux. Adepte du recyclage, Amanda Cotton fait des colliers avec des cheveux et de la cire d’oreille, ainsi que des cadres sertis de morceaux de placenta.
Elle cuit puis broie l’organe, qui est ensuite mélangé avec de la résine pour un effet «marbre».
Il y a quelques années, un autre designer britannique avait aussi fait une expérience de recyclage radical, avec la création d’un ours en placenta séché. Un de ces spécimens (cousu à la main et rempli de riz) avait été dévoilé lors d’une exposition. L'artiste expliquait alors que l’ours placentaire est «doux au toucher, entre le cuir et le daim».
Plus proche des traditions ancestrales, certaines familles choisissent tout simplement d’enterrer leur placenta avec un arbre qui grandira en même temps que leur enfant...
C.L.