On croyait la chasse définitivement has-been, la faute aux gallinettes cendrées des Inconnus et au léger manque de swag du parti Chasse, pêche, nature et traditions –un jugement de valeur, certes, mais qui se confirme à la consultation de leur site Internet.
Eh bien non, nous explique Maclean’s, qui relate dans un article signé Sarah Elton le regain d’intérêt pour la chasse. Le nombre de chasseurs est plus élevé aujourd’hui, aux Etats-Unis, qu’il y a cinq ans. Et ces nouveaux chasseurs sont des urbains dans la vingtaine, un peu écolos, comme Larsen, qui travaille dans une organisation pour une agriculture plus proche des principes du développement durable, et «ne mange jamais de viande hachée». Bref, des hipsters (c’est ce qu’indique le titre de l’article, mais le mot n’est pas dans le texte lui-même).
Hank Shaw, ancien cuisinier et chasseur, explique qu’il cherche simplement «de la nourriture honnête». Cette croissance du nombre de chasseurs peut donc s’interpréter comme une forme de néo-ruralisme, à ceci près que les nouveaux chasseurs restent des urbains comme les autres, bien gênés d’avouer cette pratique longtemps stigmatisée à leur famille ou à leur collègue.
«Une femme a peur qu’associer son nom au fait de tuer des animaux pourrait mettre en danger le commerce végétarien de son compagnon. Une autre pense que cela pourrait lui rendre plus difficile l’obtention d’un travail dans le secteur des technologies.»
Les chiffres français contredisent également notre première impression: on constate de la même manière une augmentation du nombre de chasseurs depuis cinq ans en France, qui comptait tout de même 1.224.000 millions détenteurs du permis pour la saison 2011-2012 (deuxième sport de France, juste derrière le foot), le pays étant le premier d'Europe en termes de chasseurs. En revanche, à la lecture de l'article du Figaro consacré à ce loisir, on a du mal à y reconnaître nos hipsters hexagonaux.