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On devrait vraiment pouvoir «favoriser» un email

Temps de lecture : 2 min

Ceux qui reçoivent beaucoup de mails seront sûrement d'accord: on devrait avoir un bouton «favori» comme sur Twitter, ou une façon équivalente, polie et enthousiaste, de faire savoir à son émetteur qu'on a reçu son message, sans tous les chichis d’une réponse formelle.

Inbox Triage with Gmail / Frederick Md Publicity via FlickrCC License by
Inbox Triage with Gmail / Frederick Md Publicity via FlickrCC License by

Est-ce que vous avez déjà essayé de «favoriser» un mail? Vous n’êtes pas le ou la seul(e). Mais vraiment, pas le ou la seul(e). C’est la même chose si vous avez essayé de liker un email.

Bon, mais si vous avez essayé cliquer sur «+1», alors là ok, vous avez peut-être un problème.

Non mais vraiment, sans blagues: les emails devraient avoir un bouton «favori» comme sur Twitter, ou une façon équivalente, polie et enthousiaste, de faire savoir à son émetteur que vous l’avez reçu, sans tous les chichis d’une réponse formelle. Vous allez sûrement répliquer: «Tous les chichis? Une réponse rapide ce n’est pas des chichis!»

Oh mais si, ça en est. Par exemple, disons que vous avez écrit un mail à quelqu’un, et que ce quelqu’un vient juste de vous envoyer une réponse gentille et intelligente, dans laquelle il a apparemment mis au moins un peu de réflexion et d’attention. Cela vous fera peut-être même sourire. Vous avez maintenant deux options:

  • 1. L’ignorer et risquer de passer pour quelqu’un de malpoli, ou pire, obliger votre interlocuteur à se demander si vous avez effectivement reçu son message.
  • 2. Passer une minute ou deux à essayer de trouver la façon dont vous devriez répondre à sa réponse. Vous voulez le faire d’une manière qui le fasse se sentir dûment reconnu et apprécié, mais sans en faire trop ce qui le forcerait à envoyer une autre réponse pleine de bon sens, ce qui en retour vous forcerait… Enfin, vous voyez le tableau. Etre la première personne à ne pas répondre, c’est comme être la première personne à se dégager d’un câlin.

La seconde option peut vous sembler pas trop mal si vous êtes le genre de personne qui reste assis toute la journée, sans avoir grand-chose à faire. Mais soyons honnête, peu d’entre nous ces temps-ci sont ce genre de personnes. Une minute ou deux par email multiplié par plus de 100 emails par jour, équivalent à une partie inquiétante de ladite journée.

Et si vous êtes sur un appareil portable, oubliez ne serait-ce que l’idée de l’option 2. J’ai une fois passé 7 minutes à essayer de taper une réponse d’un paragraphe sur une tablette Microsoft pendant un trajet en taxi. J’ai craqué, et je l’ai envoyé avec au moins deux fautes d’orthographe, trois relevées par le correcteur automatique, et un double alinéa que je n’ai jamais su comment enlever.

Pendant ce même laps de temps, j’aurais pu avoir la personne au téléphone, la remercier avec force effusions pour son email, lui demander des nouvelles de sa famille et de nos connaissances communes, discuter de la météo et de la phase de la lune et ne pas avoir mal au cœur en sortant du taxi. Ou alors j’aurais pu cliquer sur «favori» et continuer ma journée, tout en sachant que je pourrais toujours répondre plus longuement un peu plus tard, si besoin est.

Est-ce que vouloir un bouton favori qui ne me prendrait qu’un clic fait de moi un paresseux? Bien entendu. Mais la totalité des segments florissants de l’industrie technologique destinée aux consommateurs repose sur encore moins de paresse que ça. A l’heure où vous lisez ces mots, bon nombre des plus grandes entreprises qui travaillent dans le domaine des technologies consacrent des millions de dollars à des produits haut de gamme dont la fonction principale est de permettre aux gens de ne pas sortir leur téléphone de leur poche quand ils reçoivent un SMS. Ne venez pas me dire qu’ils ne peuvent trouver comment ajouter un bouton «favori» sur un email.

Will Oremus

Traduit par Maïlys Masimbert

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