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De l'utilisation des pseudos sur Internet

Temps de lecture : 2 min

Anonymous flag. Bill Kavanagh via FlickrCC License by
Anonymous flag. Bill Kavanagh via FlickrCC License by

Les pseudos sur Internet. Cela faisait un petit moment que ce thème n'avait pas été abordé. Le site ITworld, spécialisé dans les domaines du web, de la technologie et du numérique, relance le sujet dans un nouvel article: «L’utilisation de pseudonymes, qui fait partie intégrante de la culture web depuis son commencement, est mise en péril», écrit le journaliste.

Ils sont de plus en plus nombreux les sites web et réseaux sociaux à demander à leurs contributeurs ou utilisateurs de s’inscrire avec leur vrai nom et prénom. Même les sites d’information s’y sont mis, le Huffington Post –version américaine– en tête, et ce pas plus tard que le mois dernier.

Le but de la manœuvre: empêcher les commentateurs et autres contributeurs de se comporter comme de vulgaires trolls, pourrissant littéralement les pages de ces sites avec des commentaires injurieux, racistes, inutiles, j’en passe et des meilleures.

Bon, mais dans les faits, la relation «j’écris-sous-mon-vrai-nom-donc-je-dis-moins-de-bêtises» n’est pas forcément vérifiée. En tout cas pas en Corée du Sud qui a tenté l’expérience, rapporte Bloomberg. En 2007, le pays a demandé à tous les sites qui comptabilisaient plus de 100.000 visiteurs de vérifier leur identité. Le programme a été abandonné en 2011: cette nouvelle règle n’a réduit que de 0,09% le nombre de commentaires tendancieux.

Et aux sceptiques qui suggèrent que ces résultats ne sont pas représentatifs puisqu’il s’agit de la Corée du Sud, on opposera l’étude menée par Disqus, une entreprise qui propose un service de discussion et commentaire en ligne pour les sites Internet, présentée dans un article du Guardian. On vous passe les détails pour en venir directement aux conclusions:

«Les visiteurs utilisant un pseudonyme produisent des commentaires d’une considérable meilleure qualité (…) que ceux qui restent anonymes ou utilisent leurs vrais noms.»

A ranger au placard la guerre contre les pseudos en ligne? Peut-être bien. En tout c’est ce qu’a fait Yahoo Answer en 2007 –et qui semble s’en féliciter– en mettant en place un système de gestion de la réputation. Le concept est simple, c’est la communauté des utilisateurs qui identifie et bannit les comportements abusifs.

Une manière qui permettrait à ceux qui le souhaitent de conserver leur pseudo, et notamment –on cite pêle-mêle et selon les exemples cités dans l’article du ITworld: les anciens alcooliques anonymes, les malades de cancer en rémission, la communauté transgenre, où les personnes ayant des pratiques sexuelles quelque peu inhabituelles et qui ne voudraient pas que ça se sache IRL (cf. le témoignage d’«Elsa», fétichiste et en accroche de l’article).

Pour conclure, une petite citation de Bob Blakley, un des dirigeants de la National Strategy for Trusted Identities in Cyberspace –une initiative de la Maison Blanche lancée en 2011 pour améliorer la protection de la vie privée– permet d'élargir le débat:

«Tous les noms sont des pseudonymes. Même votre numéro de sécurité sociale est un pseudonyme.»

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