Bien que la sieste au travail reste un tabou, écrit le Wall Street Journal, les preuves scientifiques s’accumulent pour vanter ses bienfaits, au point que certaines entreprises la tolèrent désormais. Mais combien de temps faut-il dormir?, se demande le quotidien.
Les experts de la sieste découpent le sommeil en étapes ou phases, qui correspondent aux cycles du cerveau se renouvelant toutes les 90 à 120 minutes.
Pour Ilene Rosen, professeure associée de la clinique de la Penn's Perelman School of Medicine, la sieste idéale dure de 10 à 20 minutes. C’est ce qu’on appelle la «micro-sieste». Une étude publiée en 2006 dans la revue bien nommée Sleep conclut que la sieste de seulement 10 minutes est même la meilleure pour se redonner de l'énergie en milieu de journée.
Le site LifeHacker propose lui une autre version de la sieste idéale dans un article de 2012. Cette sieste parfaite durerait jusqu’à 30 minutes, mais pas plus. Elle permettrait d’améliorer les fonctions cognitives, la productivité et la mémoire, sans la désagréable sensation d'être groggy au réveil, typique d'une sieste plus longue.
Justement, reprend le Wall Street Journal, le sommeil profond, que l’on n'atteint qu’au bout d’une heure et qui se caractérise par des mouvements plus lents de l’œil du dormeur, est bien meilleur pour consolider la mémoire que la power sieste.
Enfin la sieste la plus longue, celle de 90 minutes, vous permet de réaliser un cycle de sommeil complet: sommeil léger – sommeil profond – sommeil paradoxal, stade ultime lors duquel on commence à rêver. Une telle sieste est bonne pour la créativité et la mémoire émotionnelle et procédurale. On ne subit pas non plus l’effet d’inertie au réveil. Il faut néanmoins avoir une direction très compréhensive pour se permettre une telle reconstitution de la force de travail.
Outre le réveil-matin, il existe plusieurs méthodes ancestrales pour profiter des bienfaits de la sieste sans pour autant partir dans un sommeil trop long dont il est difficile de se remettre. Un consultant interrogé par le Wall Street Journal explique qu’il s’endort sur un siège confortable et tient un stylo dans la main. Quand le stylo tombe, c’est le signe que la sieste est finie…
Dali avait nommé «sommeil avec une clé» ce type de micro-sieste. Le principe: placer une clé entre son index et son pouce, et une assiette retournée au sol. Quand la clé tombe sur l’assiette, le bruit vous réveille. Selon le peintre, «vous n’avez pas besoin d’une seconde de plus pour que votre être physique et psychique tout entier soit reposé».