Qu'est-ce qui fait qu'une personne va surveiller sa ou son partenaire amoureux sur Facebook?
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking, enquête sur le rapport entre la façon dont une personne se lie aux autres –basé sur ses relations avec ses parents dans l'enfance– et la «surveillance électronique interpersonnelle» (une façon scientifique de qualifier cette fâcheuse tendance à passer des heures sur le profil Facebook de l'être aimé ou convoité à la recherche de photos/statuts).
Jesse Fox, de l'Ohio State University, et Katie Warber, de Wittenberg University, voulaient voir si les gens qui s'attachent aux autres de façon «préoccupée» ou «apeurée» –autrement dit, ceux dont les relations sont marquées par une anxiété élevée– ont plus tendance à surveiller leur petit copain ou petite copine sur les réseaux sociaux.
Elles se demandaient également si «l'incertitude relationnelle» –définie comme des «perceptions d'ambiguité» dans une relation amoureuse– prédisaient une forte surveillance électronique interpersonnelle.
Les chercheuses ont recruté 328 étudiants –hommes et femmes de 18 à 48 ans, principalement hétéros et blancs (soupir)– d'une «grande université du Midwest américain» et leur ont donné trois questionnaires.
Le premier mesurait la surveillance de son partenaire sur Facebook, et demandait par exemple aux sondés de mesurer leur accord avec des phrases telles que «je vais souvent voir la page de mon partenaire».
Le deuxième notait la sécurité de la relation, les sondés choisissant un chiffre sur une échelle de 1 à 6 pour refléter à quel point ils se sentaient sûrs de leur relation amoureuse.
Le troisième identifiait le style de relation des étudiants dans la vie réelle, entre «sûr», «préoccupé», «méprisant» et «apeuré».
Ensuite, Fox et Warber ont mené une série d'analyses statistiques pour chercher les liens entre les différentes réponses aux trois questionnaires.
Vous ne serez pas surpris d'apprendre que les étudiants dont les styles de relation étaient «préoccupé» ou«apeuré» ont rapporté surveiller plus régulièrement leurs partenaires romantiques. Sérieusement, Fox et Warber? Vous avez eu besoin de conduire une expérience pour vous rendre compte que les gens qui sont plus anxieux dans leurs relations en général iront stalker de façon plus zélée les fils sociaux de leurs partenaires?
En revanche, vous serez peut-être surpris de savoir que l'incertitude d'une relation amoureuse n'a pas d'effet sur la surveillance électronique interpersonnelle. Que les étudiants aient l'impression que leur couple était peu solide ne changeait rien à leurs habitudes de stalking.
En d'autres mots, si vous surveillez de façon obsessive le fil Twitter de votre copain ou de votre copine, cela en dit plus sur vous que sur votre relation. Rassuré?
Katy Waldman
Traduit et adapté par Cécile Dehesdin