Trop de sport, est-ce mauvais pour la santé? En 2011, on vous expliquait qu’une activité physique trop intensive était soupçonnée de favoriser l’Alzheimer féminin. Aujourd’hui, c’est la menace qu’un excès de sport pourrait représenter pour le cœur qui mobilise les chercheurs, rapporte le Boston Globe.
Le Docteur Paul Thompson, cardiologue de 65 ans et marathonien –il a couru 29 marathons de Boston– est particulièrement concerné par le sujet. Les recherches récentes, qu’il a passées en revue dans ses dernières publications, l’amènent à reconsidérer son point de vue sur les bénéfices de l’endurance.
Plusieurs études –danoise, suédoise et américaine– mettent en effet en avant les risques entraînés par un excès d’exercice: dérèglement du rythme cardiaque, dommages des tissus du cœur... Certains pointent même un risque de raccourcissement de l’espérance de vie.
Pour le Docteur James O’Keefe, cardiologue au Mid America Heart Institute de Kansas City, cité par le Boston Globe, l’explication est simple:
«Quand vous sortez faire un exercice intense, un cœur sain va pomper quatre à cinq fois plus de sang que lorsque vous restez assis. Faire ça pendant plusieurs heures d’affilées, c’est demander au cœur de faire quelque chose qu’il n’est pas destiné à faire.»
Que les jogueurs du dimanche se rassurent néanmoins, les sportifs excessifs visés par le Boston Globe sont notamment ceux qui font un triathlon tous les week-ends, ou encore un marathon par mois. Pas de quoi justifier l’absence de motivation des éternels allergiques aux baskets.
D’ailleurs, tous ces articles, les papiers scientifiques comme ceux de vulgarisation, rappellent les bienfaits d’une activité sportive normale, et soulignent que la plupart de nos contemporains ont une activité sportive insuffisante. Le Docteur Paul Thompson affirme même que les amoureux de la compétition ne devraient pas s’alarmer de ces découvertes, et continuer à rechercher la performance. Par contre, ceux qui ne font du sport que pour entretenir leur santé peuvent se contenter d’une pratique modérée.
Ces études récentes ne concernent donc que les sportifs de très haut niveau et autres accros au sport, comme par exemple ces athlètes auxquels le marathon ne suffit plus dont Yannick Cochennec vous parlait en avril.