«Va faire un tour ça te changera les idées.» Des études commencent à montrer que ce n'est pas uniquement une façon de parler. Marcher, ou toute autre forme d'exercice physique, permettrait de mieux penser et de mieux apprendre, rapporte Scientific American.
Deux phénomènes principaux l'expliquent. Tout d'abord la circulation du sang: lorsque l'on marche ou que l'on court, la pression artérielle et la circulation sanguine augmentent dans tout le corps, y compris dans le cerveau. «Plus de sang signifie plus d'oxygène, ce qui permet au cerveau de mieux fonctionner», explique le magazine.
Une zone du cerveau, l'hippocampe, liée à la mémoire et à l'apprentissage, est également très active durant l'exercice:
«Quand les neurones dans cette structure s'activent, la recherche montre que nos fonctions cognitives s'améliorent.»
Une étude de 2011 rapportée sur Slate montrait déjà que l'exercice pouvait aider à lutter contre l'atrophie de l'hippocampe:
«Nous pensions que l'atrophie de l'hippocampe en vieillissant était pratiquement inévitable, mais nous avons montré par cette étude que des exercices cardiovasculaires, même modérés, pendant un an pouvaient accroître la taille de cette structure cérébrale et que le cerveau, à ce stade de vieillissement, restait modifiable.»
Une autre étude aurait même montré, toujours selon Scientific American, que les étudiants qui font de l'exercice s'en sortiraient mieux lors des tests que ceux qui boudent le sport. Slate partageait d'ailleurs en 2011 une étude réalisée sur des rats qui arrivait à la conclusion suivante:
«Quand on fait du sport, nos muscles libèrent des mitochondries, un organite présent dans chaque cellule qui agit comme un “stimulant biologique” sur l’activité cellulaire. Ainsi plus on a de mitochondries et plus la vitalité de nos cellules et de nos muscles est grande. Les cellules du cerveau sont aussi remplies de cet organite, mais jusqu’à maintenant personne n’avait pu prouver que l’activité sportive a une quelconque influence sur la création de mitochondrie dans cette partie du corps.»
Quant au sentiment de «boost» mental ressenti après un exercice physique, il s'explique par la fabrication d'endorphine, qui peut être augmentée jusqu'à cinq fois sa quantité normale lorsque l'on fait du sport. «La grande question de savoir pourquoi nous avons évolué de façon à obtenir un boost mental en allant à la salle de sport reste cependant sans réponse», conclut Scientific American.
C. S-G
Correction: Une version précédente de cet article concluait: «Impossible cependant d'expliquer pour le moment le sentiment de “boost” mental que l'on peut ressentir juste après un exercice physique.» En réalité, cela s'explique par la fabrication d'endorphine. Ce que l'on n'explique pas, c'est l'intérêt de cette sécrétion d'un point de vue évolutionniste.