Jon Hamm a un super boulot –il joue Don Draper, le directeur d’une agence de pub dans Mad Men–, apparemment une relation de longue durée géniale avec l’actrice et metteuse en scène Jennifer Westfeldt, et les critiques respectent beaucoup son travail.
Il a également un gros... problème. Les actrices doivent subir les photos de paparazzi sous leur jupes, et d’autres avec des flash qui peuvent, parfois, exposer leurs tétons. Comme elles, Jon Hamm est perturbé par la prolifération de photos et de bavardages à propos de son pénis, quand il est photographié sous un angle peu flatteur dans la rue ou qu’on lui demande de porter des sous-vêtements sur le tournage de Mad Men afin que son anatomie ne soit pas dévoilée par des costumes plus moulants.
«Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle des parties intimes. Je porte des pantalons, putain», a-t-il grommelé auprès de Rolling Stone. «Quand les gens se sentent libres de créer des comptes Tumblr sur ma queue, j’ai le sentiment que ça ne faisait pas partie du contrat.»
Cela aurait été vrai pour les générations d'acteurs précédentes. Mais pour une actrice, voir son anatomie scrutée fait depuis longtemps partie de la célébrité. Les actrices doivent depuis toujours faire face aux questions qui se posent aujourd’hui à Jon Hamm, que ce soit savoir s’il devrait investir dans des slips ou s’il devrait être flatté de toute cette attention.
Si l'on suit cette façon d'envisager la situation, le problème vient du type de sous-vêtements que les starlettes et leur styliste choisissent, plutôt que des photographes qui zooment avec leurs objectifs de longue focale sur leur entrejambe. Si les gens ont pu une fois entre-apercevoir un bout de votre corps, ils ont le droit de spéculer dessus pour toujours, et que vous êtes une prude quand vous leur rappelez que vous êtes plus que la somme de vos parties (intimes).
La différence entre Jon Hamm et, disons, Anne Hathaway, qui a encaissé les discussions sur sa robe des Oscars qui laissait voir ses tétons, c’est que Jon Hamm n’a pas l’habitude d’être traité comme un objet.
Il a encore de l’indignation à revendre, il n’est pas encore épuisé par des questions aussi interminables qu’indiscrètes sur son physique et des normes physiques dingues.
Il peut être facile pour les hommes de ne pas prendre au sérieux la façon dont les femmes sont traitées quand ils ne sont pas concernés. Mais quand ils sont soumis aux mêmes critères, les hommes découvrent souvent rapidement à quel point ils sont difficiles à endurer.
Alyssa Rosenberg
Traduit par Mathilde Sagaire et Cécile Dehesdin