Les Jeux olympiques de Londres vont être retransmis sur des dizaines de millions de télévisions. Mais l’image n’est pas la seule chose qui compte dans la réalisation d’événements sportifs. The Atlantic explique comment sont fabriqués les sons que l’on entend lors des différents jeux.
Prenez le sifflement d’une flèche qui traverse les airs au tir à l’arc par exemple, ou l’entrechoquement des épées en escrime. Comment les réalisateurs s’y prennent-ils pour qu’on les entende aussi bien? Le son tellement amplifié donne l’impression au spectateur qu’il va recevoir cette flèche dans la tête.
Il existe une différence majeure entre enregistrer un son et une image. Les caméras ont maintenant des zooms si puissants qu’elles peuvent enregistrer les images avec une fidélité presque parfaite. Mais The Atlantic explique que capturer des ondes sonores est largement plus compliqué que la lumière. Le son se propage en frappant une membrane qui génère ensuite un signal électrique qui se transforme en son. Pour n’enregistrer qu’un seul son et éviter tous les bruits de fond il faut donc être au plus près de la source.
350 mixeurs, 600 techniciens et 4.000 micros seront donc mobilisés pour enregistrer la partie sonore des jeux.
C’est une affaire de micros, mais pas que. Dennis Baxter, ingénieur du son qui s’occupe de la réalisation des JO depuis 20 ans, a expliqué l’an dernier dans un documentaire de la BBC comment il enregistrait et parfois «fabriquait» les sons.
Il y explique comment les sons sont enregistrés en natation.
«On peut séparer les sons “d’en haut” dans le gymnase et les sons sous l’eau. Cela transmet la concentration et l’isolement de l’athlète. On a placé des micros dans les rampes quand les plongeurs montent. On peut entendre leurs mains. On peut entendre leurs pieds. On peut les entendre respirer».
Mais tout n’est pas toujours aussi simple. Enregistrer le son des rames qui frappent l’eau s’avère particulièrement compliqué. L’aviron est une course qui s’étend sur 2 kilomètres. Pour filmer, les cameramen disposent de quatre bateaux et d’un hélicoptère pour suivre les rameurs. Impossible de faire de même pour les sons. Il les a donc complètement inventés aux Jeux d’Atlanta.
«On est allés en canoë cet après-midi-là enregistrer quelques extraits de coups de rames typiques que l’on pourrait entendre à ce genre d’événements. Et puis on a chargé et mixé ces sons avant de les jouer pour imiter ces coups.»
Et la fiction devient donc encore mieux que la réalité. Si les téléspectateurs entendaient les sons sans montage ils percevraient aussi les bruits de moteur et d’hélices de l’hélicoptère. Si pour être parfaits, les sons des rames qui frappent l’eau doivent être inventés, cela pousse The Atlantic à s’interroger sur le prix à payer pour fournir de l’hyper réalité aux téléspectateurs.