De tous les articles consacrés au comportement de certains joueurs de l’équipe de France de foot à l’Euro 2012, c’est sans doute le plus critique. «Ils ont encore souillé le maillot bleu», peut-on lire en une de l’hebdomadaire d’extrême-droite Minute ce mardi 26 juin avec une grande photo de Samir Nasri pendant sa fameuse célébration après son but face à l’Angleterre. Le surtitre? «Va te faire enc… !» sans guillemets, ce qui laisse supposer que le journal s’adresse au joueur.
A l’intérieur du journal, l’article, qui contient plusieurs références aux origines de certains joueurs appelés les «pur-sang arabes», n’est pas moins sévère avec les footballeurs de l’équipe de France. L’auteur, Olivier Manin, rappelle que la publication avait tiré «la sonnette d’alarme» dès la prise de fonction de Laurent Blanc, coupable selon lui «de ne pas vouloir faire la grande lessive, et de préférer passer de petits coups d’éponge qui n’effaceraient pas les grosses taches» de la Coupe du monde en Afrique du sud.
L’article se conclut sur une proposition fantaisiste. Si Laurent Blanc n’est pas reconduit dans ses fonctions, il faut le remplacer par Brice Hortefeux:
«Il n’y connaît peut-être rien en foot, mais pour remettre l’équipe de France sur la bonne voie, il a déjà une bonne formule: "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes…"»
Ce n’est pas la première fois que le journal dit tout le bien qu’il pense du comportement des joueurs français. En 2006, il avait titré «Ciao voyou» après l’expulsion de Zinedine Zidane en finale de la Coupe du monde face à l’Italie. En 2010, où les Bleus s’étaient particulièrement illustrés, le journal écrivait: «Le Kärcher pour cette racaille!»
Comme en 2010, le comportement des joueurs de l’équipe de France fait l’objet de prises de positions politiques et de menaces de sanctions. La Fédération française de football (FFF) réfléchit actuellement aux sanctions qu’elle pourrait infliger au joueur de Manchester City, et envisagerait jusqu’à deux ans de suspension à son encontre, tandis que Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, a estimé que «la fédération a à sa disposition tous les outils pour prendre des décisions fortes et sanctionner ceux qu’elle estime devoir sanctionner par rapport à leur attitude».