Chroniqueur pour Ouest-France pendant cet Euro, Raymond Domenech attaque très durement les joueurs de l’équipe de France dans sa chronique consécutive à l’élimination face à l’Espagne (0-2), tout en épargnant son successeur Laurent Blanc, en jugeant qu'«épiloguer sur [ses] choix […] ne ferait que masquer l'écrasante responsabilité des joueurs».
Et ceux-ci en prennent pour leur grade, avec leur «incapacité à regarder autre chose que [leur] nombril». Nasri? «Le vestiaire se chargera de l'enfoncer.» Menez? Il «peut monter une entreprise de démolition, il fera fortune» et «M'Vila pourra être son maître d'oeuvre au vu de sa sortie de terrain, remarquable face à l'Espagne». Un peu moins durement traités, Benzema et Ribéry se voient eux reprocher respectivement d’avoir «voulu être le sauveur» et, dans une «volonté de rattrapage d'image», d’avoir «traversé l'Euro sans émotion visible».
En conclusion, l’ancien sélectionneur national estime qu’il faut «placer le collectif au centre de la formation des futurs professionnels français, comme le font les Espagnols».
Egalement chroniqueur pour Ma Chaîne Sport, Domenech avait déjà épargné Laurent Blanc samedi soir, expliquant comprendre ses choix tactiques et accablant l’état d’esprit des joueurs:
«Tant que l'esprit d'équipe ne sera pas la principale base de motivation, et que ce sera chacun son truc —on l'a encore vu aujourd'hui— c'est injouable, on ne peut pas aller loin dans un championnat d'Europe. […] Le sélectionneur a fait une équipe, avec ses idées, mais pour ça, il faut avoir des joueurs sur le terrain. Et là, on a des gamins qui jouent dans une cour d'école.»
Dans un entretien publié, déjà, par Ouest-France avant la compétition, Domenech s’était en revanche montré optimiste sur les chances des Bleus, quatre ans après leur élimination au premier tour sous sa direction:
«Je mets la France parmi les favoris, je crois en elle. Dix-huit matchs sans défaite, battre l'Angleterre et l'Allemagne chez elles, vaincre aussi le Brésil, terminer premier de son groupe en qualifications, cela fait de vous un favori. C'est les demi-finales, minimum!»